Mechtilde de Hackeborn
Née en 1241
Morte au monastère d'Helfta, le 19 novembre 1298
Moniale d'Helfta, près de Eisleben en Saxe, où vivront aussi Gertrude la Grande et Mechtilde de Magdebourg.
Mechtilde et sa sœur Gertrude (1231-1291, à ne pas confondre avec Gertrude la Grande) sont issues d'une famille noble, de la riche famille des Hackeborn. C'est à l'âge de sept ans que Mechtilde est conduite au monastère de Russdorf, où elle rejoint sa sœur qui y sera plus tard nommée abbesse. En 1258, les religieuses s'établissent à Helfta, près de Eisleben, en Saxe. Mechtilde y est nommée Dame chantre, et sa sœur lui confie la direction de l'école du monastère, où en 1261 elle prend en charge l'éducation de Gertrude la Grande, qui est alors âgée de cinq ans. Mechtilde est gratifiée de nombreuses visions et révélations du Seigneur, qui l'invite en son divin Cœur : "La quatrième férie après Pâques, comme elle entonnait la messe venite benedicti, elle se sentit inondée d'une joie ineffable et extraordinaire, et elle dit au Seigneur : « Oh ! si du moins j'étais une de ces âmes bénies qui vous entendront dire cette parole ! » Le Seigneur lui répondit : « Sois-en bien certaine. En gage, je vais te donner mon Cœur. Tu l'auras toujours avec toi et au jour où j'aurai accompli ton désir, tu me le rendras en témoignage. Je te donne aussi mon Cœur comme maison de refuge, afin qu'à l'heure de ta mort il ne s'ouvre devant toi d'autre chemin que celui de mon Cœur, où tu viendras reposer à jamais. » Ce don fut un des premiers qu'elle reçut de Dieu : aussi conçut-elle dès lors une extrême dévotion au Cœur divin de Jésus-Christ, et presque chaque fois que le Seigneur lui apparaissait, elle recevait de son Cœur quelque faveur spéciale... Et elle-même répétait souvent ceci : « S'il fallait écrire tous les biens qui me sont venus du très bienveillant Cœur de Dieu, un livre comme celui des matines n'y suffirait pas »". Elle tient ces faveurs divines cachées jusqu'en 1290 lorsque, tombée malade en même temps que sa sœur, les religieuses d'Helfta tout comme les étrangers qui la visitent sont témoins des phénomènes extraordinaires et des interminables extases au cours desquelles son âme laisse échapper un parfum qui embaume tout le monastère. Sur ordre des supérieurs ecclésiastiques, Gertrude et une autre religieuse prennent note de ces faveurs reçues par leur sœur. Sous la plume de Gertrude naît ainsi le Livre de la grâce spéciale (Liber specialis gratiae), où se trouvent consignées les grâces dont fut favorisée sœur Mechtilde. Ce livre n'est publié qu'après la mort de sa sœur Gertrude, en 1291, et sur ordre de la nouvelle abbesse, à l'insu de Mechtilde, qui s'en montre profondément peinée. Le Seigneur lui apparaît alors, et plaçant le livre sur son Cœur lui dit : "Tout ce qui est écrit en ce livre, vient de mon Cœur divin et y retournera". Et lorsque elle Lui demande si elle doit s'abstenir désormais de révéler à d'autres les grâces de Dieu, Il lui répond : "Communique-moi aux autres selon la richesse de mon Cœur débordant de grâces, donne-moi aux autres selon la richesse de ma bonté et non pas selon la mesure de la tienne". On trouve également dans cet ouvrage de nombreuses prières adressées au Cœur de Jésus. Ses révélations seront connues avant celles de Gertrude, le Liber specialis gratiae étant publié dans sa traduction allemande dès 1503, et c'est aussi à ce titre que Mechtilde de Hackeborn est considérée comme l'une des premières révélatrices du Sacré-Cœur. Mechtilde meurt au monastère le 19 novembre 1298. Elle n'a pas été officiellement canonisée. Certains couvents Bénédictins observent sa fête ce 19 novembre.
Livre de la grâce spéciale
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