✥ La + grande Mystique de France : Yvonne-Aimée de Malestroit (née Beauvais, 1901-1951) ✥
✥ EXCEPTIONNEL témoignage : Saint PADRE PIO, père spirituel stigmatisé du prêtre Jean Derobert ✥
Le 7 novembre 1999, une Messe solennelle avait lieu dans la Basilique inférieure
de Lourdes. Elle était célébrée par l'archevêque de Lyon et concélébrée par
l'archevêque de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger, ainsi que par beaucoup
d'autres évêques français, de prêtres et tous les supérieurs des monastères
trappistes du monde. La cérémonie était retransmise en direct par la télévision française.
Pendant l'offertoire, le célébrant avait placé sur l'autel deux
hosties beaucoup plus grandes que les autres, comme il est coutume en France.
Grâces aux différentes caméras, on aperçoit clairement les deux hosties posées
l'une sur l'autre, formant un corps unique, de sorte que l'on ne remarque pas
qu'il y en a deux. Elles sont posées sur la patène et y adhèrent parfaitement.
L'hostie s'élève comme mue par un ressort et après trois ou
quatre oscillations dans l'air, celle-ci prend une position fixe, horizontale, à
environ un centimètre au-dessus de l'autre, et reste ensuite dans cette position jusqu'à la fin du Canon.
Voici un témoignage qui me touche particulièrement. Ils s'en dégage de grandes vérités.
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La Vierge Marie apparaît à Victoriaville en 1907
Lettre d'une âme damnée
Un étrange récit approuvé par le Vatican.
Lettre
Dans les papiers d'une jeune fille morte au couvent, on a retrouvé ce manuscrit.
Examiné et ayant reçu l'imprimatur, il est conforme à la saine Théologie, à
l'Évangile.
J'avais une amie. Nous étions en contact à (...), où nous
travaillions l'une à côté de l'autre dans une maison de commerce.
Plus tard,
Annette se maria et je ne la vis plus.
En automne 1937 je passais mes
vacances au bord du lac de Garde. Ma mère m'écrivit vers la fin de la deuxième
semaine de septembre: "Pense un peu, Annette N. est morte! Elle s'est tuée dans
un accident d'automobile. On l'a enterrée hier au Waldfriedhof" (cimetière du
bois).
Cette nouvelle me fit très peur. Je savais qu'Annette n'avait
jamais été très chrétienne.
Était-elle prête à paraître devant Dieu, qui la
rappelait à l'improviste?
Le matin suivant, j'assistai à la Messe pour
elle dans la chapelle des sœurs chez qui je demeurais, priant avec ferveur pour
la paix de son âme, et je communiai aussi à son intention.
Mais toute la
journée j'éprouvai un certain malaise, qui augmenta encore dans la
soirée.
Je dormis d'un sommeil agité. A la fin je fus réveillée comme si
on frappait violemment à la porte. J'allumai. L'horloge sur la table de nuit
marquait minuit dix. Je ne vis personne. On n'entendait aucun bruit dans la
maison. Seules les vagues du lac de Garde se brisaient monotones contre les murs
de la rive du jardin. On n'entendait pas un souffle.
Je réfléchis un moment pour savoir si je devais me lever. "Ce ne sont que des
sornettes, me dis-je résolument, ton imagination est troublée par cette mort".
Je me retournai de l'autre côté du lit, récitai quelques Pater pour les âmes du
Purgatoire et me rendormis... Alors je fis un
rêve.
Dans ce rêve, je m'étais levée vers six heures du matin pour
descendre à la chapelle.
En ouvrant la porte de ma chambre, je butai sur un
paquet de feuilles éparses. Je les ramassai aussitôt, reconnus l'écriture
d'Annette et poussai un cri.
Toute tremblante, je tenais les feuilles à
la main. Je me sentais incapable de dire un Pater. J'étais prise à la gorge et
j'étouffais. Je m'enfuis au grand air, arrangeai mes cheveux comme je pus, jetai
la lettre dans mon sac et quittai la maison.
Je pris un sentier qui,
partant de la grand-route (la fameuse "Gardesana"), monte parmi les oliviers,
les jardins des villas et les broussailles de lauriers.
Le matin se
levait, lumineux. D'habitude, tous les cent pas, je m'extasiais devant la vue
magnifique qu'on a sur le lac et sur l'île de Garde, belle comme dans une fable.
Le bleu profond de l'eau me ranimait. Je contemplais émerveillée la couleur
grise du mont Baldo, qui de l'autre côté s'élève lentement de 64 mètres à plus
de 2200 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Cette fois, au contraire,
je n'accordais plus un regard à tout cela. Au bout d'un quart d'heure, je me
laissai tomber machinalement sur un banc appuyé entre deux cyprès, là même où la
veille j'avais lu avec tant de plaisir la "Jungfer Therese" de Federer.
Je pris la lettre.
Je rapporte ici cet écrit de l'autre monde, mot pour
mot, tel que je l'ai lu.
Clara, ne prie pas pour moi! Je suis damnée.
Si je te le fais savoir et t'en parle assez longuement, ne crois pas que ce
soit par amitié. Ici nous n'aimons personne.
Je le fais contre mon gré,
en tant que "partie de cette puissance qui veut toujours le Mal et fait le
Bien".
En vérité, je voudrais te voir toi aussi aboutir à cet état, où j'ai
désormais jeté l'ancre pour toujours.
Ne te fâche pas de cette
intention. Ici nous pensons tous de la même manière. Notre volonté est pétrifiée
dans le mal - ce que vous appelez précisément "le mal".
Même lorsque nous
faisons quelque chose de "bien", comme moi en ce moment en t'ouvrant les yeux
sur l'enfer, ce n'est pas avec une bonne intention.
Te souviens-tu
encore qu'il y a quatre ans nous nous sommes connues à (...) ? Tu avais alors 23
ans et cela faisait déjà six mois que tu étais là-bas lorsque j'y arrivai.
Tu m'as tirée de quelques embarras; comme à une débutante tu me donnas de "bons"
conseils. Mais que veut dire "bons"?
J'admirais alors ton "amour du
prochain". Ridicule! Ton aide était vanité pure, ce que d'ailleurs je
soupçonnais déjà. Ici nous ne reconnaissons rien de bon. Chez personne.
La période de ma jeunesse, tu la connais. Je complète ici certaines lacunes. Je
n'ai pas été "désirée", et n'aurais même pas dû exister: je fus "un accident".
Mes deux sœurs avaient 14 et 15 ans lorsque je vis le jour.
Si seulement
je n'avais jamais existé! Si je pouvais maintenant m'anéantir, échapper à ces
tourments! Aucune volupté ne pourrait égaler celle d'abandonner mon existence,
comme une robe cendrée qui se perd dans le néant.
Mais il faut que
j'existe. Je dois exister comme je me suis faite moi-même: avec une existence
gâchée.
Lorsque papa et maman, encore jeunes, ont émigré de la campagne à la
ville,
l'un et l'autre avaient perdu le contact avec l'Église.
C'était mieux comme cela. Ils fréquentèrent des gens étrangers à l'Église. Ils
s'étaient connus à une soirée dansante et six mois après "durent" se marier.
Lors de la cérémonie nuptiale ils reçurent tellement d'eau bénite que Maman
s'est mise à assister à la Messe deux fois par an. Mais elle ne m'a jamais
appris à prier vraiment. Elle se noyait dans les soucis de la vie quotidienne,
quoique nous ne fussions pas dans la gêne.
Les mots prier, messe, eau
bénite, église, je les écris avec une répugnance intérieure sans égale.
J'ai horreur de tout cela, comme j'ai horreur de ceux qui fréquentent l'Église
et en général de tous les hommes et de tous les êtres. Tout nous tourmente.
Chaque connaissance reçue à l'article de la mort, chaque souvenir de choses
vécues ou connues est pour nous un feu dévorant.
Et tous nos souvenirs
manifestent la grâce que nous avons méprisée. Quel tourment! Nous ne mangeons
pas, ne dormons pas, ne marchons pas avec les pieds.
Spirituellement
enchaînés, nous regardons hébétés "avec des hurlements et des grincements de
dents" la vie que nous avons gâchée: haïssants et torturés!
Tu entends ?
Nous, ici, nous buvons la haine comme de l'eau. Même entre nous.
Surtout,
surtout, nous haïssons Dieu. Je dois t'éclairer là-dessus.
Les
bienheureux au ciel ne peuvent que l'aimer, parce qu'ils le voient sans voile,
dans son éblouissante beauté.
Cela les béatifie à un point qu'il est
impossible de décrire. Nous, nous le savons et cette connaissance nous rend
fous.
Les hommes sur la terre, qui connaissent Dieu à la lumière de la
nature et de la Révélation, peuvent l'aimer, mais ils n'y sont pas contraints.
Le croyant (j'écris cela en grinçant des dents) qui médite et contemple le
Christ en croix, les bras étendus, finira par l'aimer.
Mais celui à qui Dieu
se présente seulement dans l'ouragan, comme le juste vengeur qui fut un jour
rejeté par lui (et c'est notre cas), celui-là ne peut que le haïr. Avec toute la
violence de sa volonté mauvaise. Éternellement. En vertu de sa libre décision
d'être séparé de Dieu: décision dans laquelle, en mourant, nous avons rendu
l'âme et que même maintenant nous ne renions pas; et n'aurons jamais l'intention
de renier.
Comprends-tu maintenant pourquoi l'enfer dure éternellement?
Parce que notre obstination ne nous quittera jamais.
Contre mon gré,
j'ajoute que Dieu est miséricordieux même envers nous. Je dis bien "contre mon
gré". Car, même si j'écris volontairement cette lettre, il ne m'est pas pour
autant permis de mentir, comme je le voudrais tant. Je mets sur le papier
beaucoup de choses contre ma volonté. Même la fureur des injures que je voudrais
vomir, je dois l'étouffer.
Dieu fut miséricordieux en ne nous laissant
pas aller sur la terre jusqu'au bout de notre volonté mauvaise, comme nous
étions prêts à le faire. Cela aurait augmenté nos fautes et nos peines. II nous
fit mourir avant l'heure, comme moi, ou fit intervenir d'autres circonstances
adoucissantes.
Maintenant, il se montre miséricordieux en ne nous
obligeant pas à nous rapprocher de Lui plus que nous ne le sommes dans ce lieu
infernal et lointain; cela diminue nos tourments.
Chaque pas qui me
rapprocherait de Dieu me causerait une souffrance plus grande que s'il me
rapprochait d'un brasier.
Tu as eu peur un jour, lorsque pendant une
promenade je te racontai les paroles de mon père un peu avant ma première
Communion: "Ma petite Annette, tâche de te faire offrir une belle robe, le reste
est du bluff et de l'imposture." Devant ta peur, j'ai failli avoir honte.
Maintenant j'en ris.
La seule chose intelligente dans cette imposture,
c'était de ne pas admettre les enfants à la communion avant l'âge de douze ans.
A ce moment-là, j'avais eu le temps de prendre goût au poison des
divertissements du monde, je mettais sans trop de scrupules les choses
religieuses dans un placard et n'attachais pas grande importance à la première
Communion.
Que beaucoup d'enfants aujourd'hui fassent leur première
communion à sept ans nous met en fureur.
Nous faisons tout pour faire
croire aux gens que les enfants n'ont pas une connaissance suffisante. Notre but
est qu'ils commettent d'abord quelques péchés mortels.
Alors la pastille
blanche ne fait plus en eux les grands dégâts qu'elle accomplit lorsque leurs
cœurs vivent encore dans la foi, l'espérance et la charité (Pouah! ces trucs!)
reçues au baptême.
Te souviens-tu que j'avais déjà soutenu sur terre la
même idée?
J'ai fait mention de mon père. Il se disputait souvent avec
maman. Je n'y fis allusion que rarement devant toi; j'en avais honte. Chose
ridicule que la honte du mal! Pour nous ici tout se vaut.
Mes parents ne
dormaient même plus ensemble; je couchais avec Maman, Papa dans la chambre à
côté, où il pouvait rentrer librement à toute heure. Il buvait beaucoup,
gaspillait le patrimoine. Mes sœurs travaillaient comme employées et disaient
avoir besoin de l'argent qu'elles gagnaient. Maman commença à travailler pour
gagner sa vie aussi.
Pendant sa dernière année, Papa battait souvent
Maman quand elle ne voulait rien lui donner. Il fut au contraire toujours
affectueux avec moi.
Un jour (je te l'ai raconté, tu as été choquée par mon
caprice... de quoi n'as-tu pas été choquée à mon sujet?), il dut rapporter au
marchand deux fois de suite des chaussures dont la forme et les talons n'étaient
pas assez modernes à mon goût.
La nuit où mon père fut frappé
d'apoplexie, il se produisit quelque chose que je n'ai jamais réussi à te conter
par crainte de ta réaction. Maintenant tu dois savoir.
C'est important,
parce que pour la première fois je fus assaillie par l'esprit qui me tourmente
actuellement.
J'étais dans la chambre de ma mitre, qui dormait d'un
profond sommeil. Tout à coup je m'entendis appeler par mon nom. Une voix
inconnue me dit: "Qu'arrivera-t-il si ton père meurt?"
Je ne l'aimais plus
depuis qu'il brutalisait ma mère; d'ailleurs, je n'aimais déjà plus personne,
j'étais seulement attachée à certaines gens qui me témoignaient de la
bienveillance. L'amour gratuit, qui n'attend pas de récompense sur la terre,
n'existe que chez les âmes en état de grâce. Et je n'y étais pas.
Je
répondis à cette question imprévue, sans chercher d'où cela venait: "II ne va
pas mourir!" Après un bref silence, de nouveau la même question se fit
clairement entendre. "Mais il ne va pas mourir!" sortit encore de ma bouche,
brusquement.
Pour la troisième fois il me fut demandé: "Qu'arrivera-t-il si
ton père meurt?" Je revis Papa rentrant souvent à la maison plutôt ivre, faisant
du tapage, maltraitant Maman, et nous mettant dans une position humiliante
devant les autres. Du coup je m'écriai en colère: "C'est bien fait pour lui!"
Alors tout se tut.
Le matin suivant, quand maman voulut faire le
ménage, elle trouva la porte fermée à clef. Vers midi on l'enfonça. Mon père, à
moitié nu, gisait sur le lit, mort. En allant chercher de la bière à la cave, il
avait dû avoir un malaise. Il était malade depuis longtemps.
(Ainsi Dieu
aurait suspendu à la prière de sa fille, envers qui cet homme, d'une certaine
manière, avait tout de même été bon, une dernière chance de se
convertir?)
Mme K. et toi m'avez poussée à entrer dans l'Association des
Jeunes. Les jeux m'amusaient. Comme tu le sais, j'ai tout de suite eu un rôle
d'animatrice, cela me convenait. Les promenades aussi me plaisaient. Je me
laissai même entraîner quelquefois à me confesser et à communier.
A vrai
dire, je ne trouvais rien à confesser. Mes pensées et mes paroles n'avaient pas
d'importance à mes yeux. Quant aux péchés plus graves, je n'étais pas encore
assez corrompue pour les commettre.
Un jour, tu me lanças cet
avertissement: "Annette, si tu ne pries plus, tu vas à ta perte!" Effectivement
je ne priais guère, et seulement avec répugnance. Aujourd'hui je sais que
malheureusement tu avais raison.
Tous ceux qui brûlent en enfer n'ont
pas prié, ou pas assez. La prière est le premier pas vers Dieu, le pas décisif.
Spécialement la prière à la Mère du Christ, dont nous, nous ne prononçons jamais
le nom.
La dévotion envers Elle arrache au démon d'innombrables âmes, que
le péché lui aurait livrées infailliblement.
Je continue ce récit en
écumant de colère, et sous la contrainte. Prier est la chose la plus facile que
l'homme puisse faire sur la terre. Et c'est justement à cette chose très facile
que Dieu a lié le salut de chacun.
A celui qui prie avec persévérance, Il
donne petit à petit tant de lumière, le fortifie d'une telle manière, qu'à la
fin même le pécheur le plus embourbé peut se relever définitivement. Même s'il
est enfoncé dans la vase jusqu'au cou.
Dans les dernières années de ma
vie je n'ai plus prié comme j'aurais dû, et ainsi je me suis privée des grâces
sans lesquelles personne ne peut être sauvé.
Ici nous ne recevons plus
aucune grâce. Et même si Dieu nous en offrait, nous les refuserions avec
cynisme.
Toutes les fluctuations de l'existence terrestre ont pris fin dans
cette autre vie. Chez vous sur terre, l'homme peut passer de l'état de péché à
l'état de grâce, puis retomber dans le péché. Souvent par faiblesse, parfois par
malice.
Avec la mort toutes ces montées et descentes prennent fin, parce
qu'elles ont leur racine dans l'imperfection de la liberté humaine. Désormais
nous avons atteint le terme.
Au fur et à mesure que les années passent,
les changements deviennent plus rares. Il est vrai que jusqu'à la mort on peut
toujours se tourner vers Dieu ou lui tourner le dos.
Cependant, comme
entraîné par le courant, l'homme, à l'heure du trépas, avec le peu de volonté
qui lui reste, se comporte selon le pli adopté pendant sa vie. L'attitude bonne
ou mauvaise devient une seconde nature qui l'entraîne avec elle.
C'est ce
qui arriva aussi pour moi. Depuis des années je vivais loin de Dieu. A cause de
cela, au moment du dernier appel de la Grâce, je me décidai contre Lui.
Ce ne sont pas des péchés fréquents qui me furent fatals, mais d'avoir repoussé
la grâce de la conversion.
Tu m'as plusieurs fois exhortée à écouter des
sermons et à lire des livres de piété. "Je n'ai pas le temps" était ma réponse
habituelle. Il n'en fallait pas plus pour alimenter mon doute profond!
Je dois d'ailleurs constater ceci: les choses en étant à ce point peu avant ma
sortie de l'Association des Jeunes, il m'aurait été extrêmement difficile de
changer de voie. Je me sentais incertaine et malheureuse, mais un mur se
dressait devant ma conversion.
Tu ne sembles pas t'en être doutée. Tu
voyais cela d'une manière si simple le jour où tu m'as dit: "Mais fais donc une
bonne confession, Annette, et tout s'arrangera!" Je sentais que c'était vrai,
qu'une bonne confession m'aurait libérée; mais le monde, le démon et la chair me
tenaient déjà trop solidement dans leurs griffes.
Je n'ai jamais cru à
l'influence du démon. Aujourd'hui je témoigne
de sa puissante influence sur les personnes qui se trouvent dans la condition où
je me trouvais.
Seules beaucoup de prières, celles des autres et les
miennes, avec des sacrifices et des souffrances, auraient pu m'arracher à lui.
Et seulement petit à petit.
S'il y a peu de possédés visibles, les
possédés invisibles sont légion. Le démon ne peut pas ôter la liberté à ceux qui
se mettent sons son influence, mais en châtiment de leur apostasie quasi
systématique, Dieu permet que le "Malin" pénètre en eux.
Je hais aussi
le démon. Pourtant il me plaît, parce qu'il cherche à vous faire tomber: lui et
ses satellites, les esprits tombés avec lui aux
origines. Ils se comptent par millions. Ils errent par toute la
terre, aussi denses qu'un essaim de moucherons, et vous ne vous en rendez même
pas compte.
Ce n'est pas à nous les réprouvés de vous tenter; c'est le
rôle des esprits déchus. En fait cela augmente encore plus leur tourment, chaque
fois qu'ils entraînent en enfer une âme humaine. Qu'est-ce que la haine ne fait
pas faire!
Bien que j'aie marché dans des sentiers éloignés de Dieu, Il
me poursuivait. Je préparais la voie à la grâce par des actes de charité
naturelle, que je faisais assez souvent par l'inclination de mon tempérament.
Parfois Dieu m'attirait dans une église. Alors je sentais comme une
nostalgie. Lorsque je soignais Maman malgré la fatigue du bureau pendant la
journée, et d'une certaine manière me sacrifiais vraiment, ces appels de Dieu
agissaient puissamment.
Une fois, à l'église de l'hôpital où tu m'avais
amenée pendant la pause de midi, il m'arriva quelque chose qui me mit à un
millimètre de la conversion: je pleurai!
Mais les plaisirs et les soucis
du monde passèrent comme un torrent sur la grâce, et le bon grain fut étouffé
par les ronces et les épines. En déclarant que la religion est une question de
sentiment, comme on disait au bureau, je jetai au panier avec les autres cet
appel suprême de la grâce.
Une fois tu me grondas, parce qu'au lieu de
faire une vraie génuflexion j'esquissai une révérence désinvolte, pliant à peine
les genoux. Tu y vis une négligence paresseuse.
Tu n'eus même pas l'air de
soupçonner que je ne croyais déjà plus à la présence réelle. Maintenant j'y
crois, mais d'une foi purement naturelle, comme on croit à l'orage quand on en
voit les effets.
Entre-temps, je m'étais fabriqué une religion à ma
sauce. Je croyais à la réincarnation, comme tout le
monde au bureau, l'âme en renaissant dans un autre individu après la mort,
indéfiniment.
La question de l'au-delà recevait une réponse inoffensive
et cessait d'être angoissante.
Pourquoi ne m'as-tu jamais rappelé la
parabole du mauvais riche et du pauvre mendiant Lazare, où le narrateur, le
Christ, envoie immédiatement après la mort, l'un en enfer, l'autre au
paradis?... D'ailleurs qu'aurais-tu obtenu? Rien de plus qu'avec tes autres
discours de bigote!
Petit à petit je me fabriquai une idole,
suffisamment élevée pour s'appeler Dieu; suffisamment lointaine pour que je
n'aie pas à entretenir de relations avec Lui; assez vague pour que, au besoin,
sans cesser de me dire catholique, elle devienne semblable au Dieu du
panthéisme, ou à un Dieu inaccessible et coupé du monde.
Ce Dieu n'avait
ni paradis à offrir ni enfer à infliger. Je le laissais en paix et II me
laissait en paix: tel était mon culte envers lui. "Nous croyons volontiers ce
qui nous plaît". Au cours des ans, je restai assez sûre de ma religion. De cette
façon, c'était vivable.
Une seule chose aurait pu me briser la nuque: une
longue et profonde souffrance. Et cette souffrance ne vint pas. Comprends-tu
maintenant ce que signifie: "Dieu châtie ceux qu'Il aime?"
Un dimanche
de juillet, l'association des jeunes organisa une promenade à (...). La
promenade m'aurait bien plu, mais tous ces discours insipides, vos manières de
bigotes! Une autre " icône ", bien différente de la Vierge de (...), se dressait
depuis peu sur l'autel de mon cœur: le séduisant Max N. du magasin d'à
côté.
Peu de temps auparavant nous avions plaisanté ensemble. Ce
dimanche-là, justement, il m'avait invitée à une promenade. Sa maîtresse en
titre était malade à l'hôpital. Il avait compris que j'avais jeté les yeux sur
lui. Quant à l'épouser, je n'y pensais pas encore. Il était de condition aisée,
mais se comportait trop galamment avec toutes les filles.
Jusqu'alors, je
voulais un homme pour moi toute seule. Non seulement épouse, mais seule épouse.
J'ai toujours eu, en effet, un certain code naturel de conduite.
(C'est
vrai! Annette, avec toute son indifférence religieuse, avait quelque chose de
noble dans sa conduite. La pensée que même des personnes "bien élevées" puissent
aller en enfer m'épouvantait, alors qu'elle sont assez "mal élevées" pour
échapper à Dieu).
Lors de cette promenade Max se prodigua en
gentillesses. Eh oui! Nous ne tenions pas des discours de curé, comme vous
autres.
Le jour suivant au bureau, tu me reprochas de n'être pas venue avec
vous à (...). Je te racontai notre promenade. Ta première question fut: "As-tu
été à la messe? - Tu es bête! Comment aurais-je pu, le départ étant à six
heures?"
Tu te souviens encore comment j'ajoutai, excédée: "Le bon Dieu
n'est pas aussi mesquin que vos curés!" Aujourd'hui je dois le confesser: Dieu,
bien qu'il soit infiniment "bon" pèse les choses avec plus de précision que tous
les prêtres.
Après cette première sortie avec Max, je vins encore une
fois à l'association, pour Noël. Quelque chose me poussait à revenir. Mais
intérieurement, j'étais déjà loin. Cinéma, danses, sorties, alternaient sans
trêve. Max et moi, nous nous disputions quelquefois, mais j'ai toujours su le
rattraper et le rattacher à moi.
Ma rivale fut très désagréable: sortie
de l'hôpital, elle se comporta comme une furie. En fait ce fut une chance pour
moi: ma noble sérénité fit grande impression sur Max, qui finit par me donner la
préférence. J'avais su la lui rendre odieuse en restant calme: extérieurement
objective, intérieurement pleine de poison. De tels sentiments et un tel
comportement préparent excellemment pour l'enfer. Ils sont diaboliques au sens
strict du mot.
Pourquoi je te raconte cela? Pour expliquer comment je me
détachai définitivement de Dieu.
Non pas, d'ailleurs, que Max et moi ayons
souvent poussé l'intimité jusqu'à ses limites extrêmes.
Je comprenais que
je me serais rabaissée à ses yeux en me dormant à lui avant l'heure: c'est
pourquoi je sus me retenir. Mais de soi, chaque fois que je le croyais utile,
j'étais toujours prête à tout. Il fallait que je conquière Max. Pour cela rien
ne serait trop cher.
De plus, petit à petit nous étions arrivés à nous
aimer vraiment, ayant tous les deux plusieurs qualités précieuses entretenant
une estime réciproque. J'étais habile, capable, de compagnie agréable. Ainsi je
tenais Max solidement en main et je réussis, au moins pendant les derniers mois
avant le mariage, à le garder pour moi seule.
En cela consista mon
apostasie: élever une créature au rang d'idole. Cela ne peut se réaliser nulle
part aussi parfaitement que dans l'amour d'une personne du sexe opposé, lorsque
cet amour reste embourbé dans le temporel. C'est ce qui fait son charme, son
stimulant et son poison. "L'adoration" que je vouais à moi-même dans la personne
de Max devint pour moi religion vécue.
A cette époque, au bureau, je me
déchaînais et déversais mon venin centre ceux qui fréquentent les églises et les
prêtres, les indulgences, la récitation du rosaire et autres bêtises.
Tu as cherché plus ou moins habilement à défendre ces choses. Sans soupçonner
apparemment qu'au fond il ne s'agissait pas de cela. Je cherchais plutôt un
alibi contre ma conscience: j'avais encore besoin d'un tel alibi pour justifier
mon apostasie.
Au fond j'étais en pleine révolte contre Dieu.
Tu ne
le compris pas; tu me croyais encore catholique. D'ailleurs je revendiquais ce
titre, je payais le denier du culte. Une certaine "contre-assurance",
pensais-je, ne peut pas nuire.
Parfois, peut-être, tes réponses ont fait
mouche. Mais elles n'avaient pas de prise, parce qu'il ne fallait pas qu'elles
en aient. A cause de ces relations faussées, la souffrance de notre rupture fut
légère lorsque nous nous séparâmes au moment de mon mariage.
Avant la
cérémonie, je me confessai et communiai encore une fois. C'était obligatoire.
Mon mari et moi pensions sur ce point de la même façon: pourquoi ne pas
accomplir cette formalité comme les autres?
Vous appelez sacrilège une telle
communion. Eh bien, après cette communion "indigne", ma conscience fut laissée
plus tranquille. D'ailleurs ce fut la dernière.
Notre vie conjugale se
passait en général en parfaite harmonie. Nous étions du même avis sur tout.
Même sur le refus du fardeau des enfants. Mon mari aurait bien voulu en avoir
un, pas plus: je sus l'en dissuader.
Vêtements, meubles de luxe, thés,
sorties, voyages en auto et distractions de ce genre comptaient plus que tout.
Ce fut une année de plaisirs terrestres, entre mon mariage et ma mort
subite.
Tous les dimanches nous sortions en voiture, ou visitions mes
beaux-parents (maintenant j'avais honte de ma mère). Ils vivaient à la surface,
comme nous. Intérieurement, bien s0r, je ne me sentis jamais heureuse, même si
extérieurement je riais. Il y avait toujours en moi quelque chose
d'indéfinissable qui me rongeait.
J'aurais voulu que tout soit fini après la
mort (le plus tard possible bien entendu).
Mais il est vrai, comme je
l'avais entendu dans un sermon étant petite, que Dieu récompense chaque bonne
œuvre que l'on accomplit. Lorsqu'il ne pourra pas la récompenser clans l'autre
vie, il le fait sur la terre: j'héritai à l'improviste de la tante Lotte. Par
ailleurs, mon mari réussit dans son travail, et fut très bien payé. Je pus
arranger ma nouvelle maison d'une manière charmante.
La religion
n'envoyait plus que de loin une lumière pâle, faible et incertaine. Les cafés,
les hôtels où nous allions pendant les voyages, ne portaient certainement pas à
Dieu. Tous ceux qui fréquentent ces endroits vivaient comme nous, de l'extérieur
vers l'intérieur, non de l'intérieur vers l'extérieur.
Si en vacances
nous visitions des cathédrales, nous cherchions à jouir de leur beauté
artistique. Le souffle religieux qu'elles nous inspiraient encore, spécialement
les cathédrales romanes et gothiques, je savais le neutraliser en critiquant des
détails secondaires: un frère convers maladroit ou sale, le "scandale" des
moines qui voulaient passer pour pieux tout en vendant des liqueurs, l'éternel
carillon pendant les offices, pour faire des sous...
De cette façon je
sus toujours chasser la Grâce quand elle frappait. Je donnais libre cours à ma
mauvaise humeur, en particulier devant les représentations médiévales de
l'enfer, où le démon rôtit les âmes dans des braises rouges et incandescentes,
tandis que ses compagnons aux longues queues lui amènent de nouvelles
victimes.
Clara! L'enfer, on peut se tromper en le dessinant, mais on
n'exagère jamais! Le feu de l'enfer, je l'ai toujours pris comme cible d'une
manière privilégiée. Tu sais comment une fois, au cours d'une dispute à ce
sujet, je tins une allumette sous ton nez et dis sarcastiquement: "Il a cette
odeur?" Tu éteignis la flamme en vitesse.
Ici personne ne l'éteint.
Moi, je te dis: le feu dont parle la Bible ne signifie pas le "tourment de la
conscience". Le feu, c'est du feu! Il faut prendre à la lettre ce que Lui-même a
dit: "Loin de moi, maudits, dans le feu éternel!" A la lettre!
"Comment
l'esprit peut-il être atteint par un feu matériel?" demanderas-tu. Comment ton
âme peut-elle souffrir lorsque tu te brûles les doigts? L'âme ne brûle pas, et
pourtant quelle douleur! D'une manière analogue, ici nous sommes spirituellement
liés au feu, selon notre nature et nos facultés.
Notre âme est privée
de ses ailes; nous ne pouvons penser ni ce que nous vouons, ni comme nous le
voulons.
Ne lis pas ces lignes bêtement: cet état qui ne vous dit rien, à
vous autres, brûle sans me consumer.
Mais notre plus grand tourment
consiste à savoir avec certitude que nous ne verrons jamais Dieu.
Comment cela peut-il nous tourmenter tellement, alors que sur terre cela nous
laissait indifférents? Tant que le couteau reste sur la table, il nous laisse
indifférent: on voit bien qu'il est affilé, mais on ne le sent pas. Plonge ce
couteau dans la chair et tu te mettras à hurler.
Maintenant nous sentons
la perte de Dieu; avant nous la pensions seulement.
Toutes les âmes ne
souffrent pas également. Plus on a péché avec une méchanceté systématique, plus
lourdement pèse la perte de Dieu, et plus on est opprimé par la créature dont on
a abusé.
Les catholiques souffrent plus que les autres, parce qu'ils
ont reçu et foulé aux pieds plus de grâces et de lumières.
Celui qui a
su davantage souffre davantage que celui qui savait moins. Celui qui pécha par
malice souffre d'une manière plus aiguë que celui qui tomba par
faiblesse.
Mais personne ne souffre plus que ce qu'il a mérité. Ah! si
seulement ce n'était pas vrai, j'aurais un motif de haïr!
Tu me dis un jour
que personne ne va en enfer sans le savoir: cela aurait été révélé à une sainte.
D'abord je m'en moquai, puis je m'abritai derrière: "J'aurai le temps de me
reprendre", pensais-je secrètement.
Or cette parole est vraie.
A
l'heure de ma mort, je ne connus pas l'enfer tel qu'il est: aucun mortel ne le
connaît. Mais j'en ai eu pleine conscience: "Si tu meurs, tu vas dans l'autre
monde droit comme une flèche contre Dieu.
Tu en supporteras les
conséquences". Mais je ne fis pas demi-tour, entraînée comme je l'ai dit par la
force de l'habitude. Poussée par la conformité à leur passé, les hommes en
vieillissant s'enfoncent toujours plus dans la même direction.
Voici
maintenant le récit de ma mort.
Il y a une semaine (selon votre temps, car
pour la souffrance je pourrais dire que je brûle depuis dix ans), nous fîmes une
sortie le dimanche - ma dernière sortie. Le jour était radieux, jamais je ne
m'étais sentie aussi bien.
Je fus envahie par un sinistre sentiment de
bonheur qui dura toute la journée.
Au retour, mon mari fut aveuglé à
l'improviste par une voiture arrivant à toute vitesse. Il perdit le contrôle.
"Jesses" (Jésus en allemand), ce cri sortit de ma bouche avec un frisson. Non
pas une prière, mais un cri. Une douleur déchirante m'envahit (une bagatelle
comparé à ma douleur actuelle). Puis je perdis conscience.
Comme c'est
étrange! Ce matin-là était née en moi, d'une manière inexplicable, cette pensée:
"Tu pourrais aller encore une fois à la messe."
Elle résonnait comme
une imploration. Clair et résolu, mon "non" trancha net le fil de ces pensées:
"II faut en finir une fois pour toutes avec ces choses. Je prends sur moi toutes
les conséquences."
Maintenant je les subis. Ce qui arriva sur terre
après ma mort, tu le sais. Le destin de mon mari, celui de ma mère, ce qui
arriva à mon cadavre et le déroulement de mes obsèques me sont connus dans tous
leurs détails au moyen des connaissances naturelles que nous avons ici.
Ce qui se passe sur la terre, nous ne le voyons que d'une manière nébuleuse:
mais ce qui nous touche de près de quelque manière, nous le connaissons. Ainsi
je vois même le lieu où tu séjournes.
Je sortis du noir brusquement à
l'instant du trépas. Je me vis inondée par une lumière éblouissante, à l'endroit
même où gisait mon cadavre. Cela se passe comme au théâtre lorsqu'on éteint la
salle: le rideau s'ouvre sur une scène imprévisible, affreusement lumineuse - la
scène de ma vie. Comme dans un miroir, je vis mon âme, je vis les grâces foulées
aux pieds, depuis ma jeunesse jusqu'au dernier "non" à Dieu.
Je me sentis
comme un assassin auquel on présenterait sa victime, exsangue: "Me repentir?
Jamais! - Avoir honte? Jamais!"
Cependant je ne pouvais pas résister au
regard de ce Dieu que j'avais rejeté.
Il ne me restait qu'une seule
chose à faire: fuir.
Comme Caïn s'enfuit d'Abel, ainsi mon âme fut chassée
au loin à la vue de cette horreur.
Ce fut le jugement particulier. Le
Juge invisible dit: "Loin de moi!".
Alors mon âme, comme une ombre jaune de
soufre, se précipita dans le lieu de l'éternel tourment.
Ainsi se
terminait la lettre envoyée par Annette depuis l'enfer.
IMPRIMATUR
E Vicariatu Urbi, die 9-1V-1952
Aloysius Traglia
Archiep. us Caesarien.
Vicesgerens
Ex parte Ordinis nihil obstat quominus imprimatur.
Romae, 2
nov. 1952
Examiné et ayant reçu l'imprimatur, il est conforme à la saine Théologie, à
l'Évangile.
J'avais une amie. Nous étions en contact à (...), où nous
travaillions l'une à côté de l'autre dans une maison de commerce.
Plus tard,
Annette se maria et je ne la vis plus.
En automne 1937 je passais mes
vacances au bord du lac de Garde. Ma mère m'écrivit vers la fin de la deuxième
semaine de septembre: "Pense un peu, Annette N. est morte! Elle s'est tuée dans
un accident d'automobile. On l'a enterrée hier au Waldfriedhof" (cimetière du
bois).
Cette nouvelle me fit très peur. Je savais qu'Annette n'avait
jamais été très chrétienne.
Était-elle prête à paraître devant Dieu, qui la
rappelait à l'improviste?
Le matin suivant, j'assistai à la Messe pour
elle dans la chapelle des sœurs chez qui je demeurais, priant avec ferveur pour
la paix de son âme, et je communiai aussi à son intention.
Mais toute la
journée j'éprouvai un certain malaise, qui augmenta encore dans la
soirée.
Je dormis d'un sommeil agité. A la fin je fus réveillée comme si
on frappait violemment à la porte. J'allumai. L'horloge sur la table de nuit
marquait minuit dix. Je ne vis personne. On n'entendait aucun bruit dans la
maison. Seules les vagues du lac de Garde se brisaient monotones contre les murs
de la rive du jardin. On n'entendait pas un souffle.
Je réfléchis un moment pour savoir si je devais me lever. "Ce ne sont que des
sornettes, me dis-je résolument, ton imagination est troublée par cette mort".
Je me retournai de l'autre côté du lit, récitai quelques Pater pour les âmes du
Purgatoire et me rendormis... Alors je fis un
rêve.
Dans ce rêve, je m'étais levée vers six heures du matin pour
descendre à la chapelle.
En ouvrant la porte de ma chambre, je butai sur un
paquet de feuilles éparses. Je les ramassai aussitôt, reconnus l'écriture
d'Annette et poussai un cri.
Toute tremblante, je tenais les feuilles à
la main. Je me sentais incapable de dire un Pater. J'étais prise à la gorge et
j'étouffais. Je m'enfuis au grand air, arrangeai mes cheveux comme je pus, jetai
la lettre dans mon sac et quittai la maison.
Je pris un sentier qui,
partant de la grand-route (la fameuse "Gardesana"), monte parmi les oliviers,
les jardins des villas et les broussailles de lauriers.
Le matin se
levait, lumineux. D'habitude, tous les cent pas, je m'extasiais devant la vue
magnifique qu'on a sur le lac et sur l'île de Garde, belle comme dans une fable.
Le bleu profond de l'eau me ranimait. Je contemplais émerveillée la couleur
grise du mont Baldo, qui de l'autre côté s'élève lentement de 64 mètres à plus
de 2200 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Cette fois, au contraire,
je n'accordais plus un regard à tout cela. Au bout d'un quart d'heure, je me
laissai tomber machinalement sur un banc appuyé entre deux cyprès, là même où la
veille j'avais lu avec tant de plaisir la "Jungfer Therese" de Federer.
Je pris la lettre.
Je rapporte ici cet écrit de l'autre monde, mot pour
mot, tel que je l'ai lu.
Clara, ne prie pas pour moi! Je suis damnée.
Si je te le fais savoir et t'en parle assez longuement, ne crois pas que ce
soit par amitié. Ici nous n'aimons personne.
Je le fais contre mon gré,
en tant que "partie de cette puissance qui veut toujours le Mal et fait le
Bien".
En vérité, je voudrais te voir toi aussi aboutir à cet état, où j'ai
désormais jeté l'ancre pour toujours.
Ne te fâche pas de cette
intention. Ici nous pensons tous de la même manière. Notre volonté est pétrifiée
dans le mal - ce que vous appelez précisément "le mal".
Même lorsque nous
faisons quelque chose de "bien", comme moi en ce moment en t'ouvrant les yeux
sur l'enfer, ce n'est pas avec une bonne intention.
Te souviens-tu
encore qu'il y a quatre ans nous nous sommes connues à (...) ? Tu avais alors 23
ans et cela faisait déjà six mois que tu étais là-bas lorsque j'y arrivai.
Tu m'as tirée de quelques embarras; comme à une débutante tu me donnas de "bons"
conseils. Mais que veut dire "bons"?
J'admirais alors ton "amour du
prochain". Ridicule! Ton aide était vanité pure, ce que d'ailleurs je
soupçonnais déjà. Ici nous ne reconnaissons rien de bon. Chez personne.
La période de ma jeunesse, tu la connais. Je complète ici certaines lacunes. Je
n'ai pas été "désirée", et n'aurais même pas dû exister: je fus "un accident".
Mes deux sœurs avaient 14 et 15 ans lorsque je vis le jour.
Si seulement
je n'avais jamais existé! Si je pouvais maintenant m'anéantir, échapper à ces
tourments! Aucune volupté ne pourrait égaler celle d'abandonner mon existence,
comme une robe cendrée qui se perd dans le néant.
Mais il faut que
j'existe. Je dois exister comme je me suis faite moi-même: avec une existence
gâchée.
Lorsque papa et maman, encore jeunes, ont émigré de la campagne à la
ville,
l'un et l'autre avaient perdu le contact avec l'Église.
C'était mieux comme cela. Ils fréquentèrent des gens étrangers à l'Église. Ils
s'étaient connus à une soirée dansante et six mois après "durent" se marier.
Lors de la cérémonie nuptiale ils reçurent tellement d'eau bénite que Maman
s'est mise à assister à la Messe deux fois par an. Mais elle ne m'a jamais
appris à prier vraiment. Elle se noyait dans les soucis de la vie quotidienne,
quoique nous ne fussions pas dans la gêne.
Les mots prier, messe, eau
bénite, église, je les écris avec une répugnance intérieure sans égale.
J'ai horreur de tout cela, comme j'ai horreur de ceux qui fréquentent l'Église
et en général de tous les hommes et de tous les êtres. Tout nous tourmente.
Chaque connaissance reçue à l'article de la mort, chaque souvenir de choses
vécues ou connues est pour nous un feu dévorant.
Et tous nos souvenirs
manifestent la grâce que nous avons méprisée. Quel tourment! Nous ne mangeons
pas, ne dormons pas, ne marchons pas avec les pieds.
Spirituellement
enchaînés, nous regardons hébétés "avec des hurlements et des grincements de
dents" la vie que nous avons gâchée: haïssants et torturés!
Tu entends ?
Nous, ici, nous buvons la haine comme de l'eau. Même entre nous.
Surtout,
surtout, nous haïssons Dieu. Je dois t'éclairer là-dessus.
Les
bienheureux au ciel ne peuvent que l'aimer, parce qu'ils le voient sans voile,
dans son éblouissante beauté.
Cela les béatifie à un point qu'il est
impossible de décrire. Nous, nous le savons et cette connaissance nous rend
fous.
Les hommes sur la terre, qui connaissent Dieu à la lumière de la
nature et de la Révélation, peuvent l'aimer, mais ils n'y sont pas contraints.
Le croyant (j'écris cela en grinçant des dents) qui médite et contemple le
Christ en croix, les bras étendus, finira par l'aimer.
Mais celui à qui Dieu
se présente seulement dans l'ouragan, comme le juste vengeur qui fut un jour
rejeté par lui (et c'est notre cas), celui-là ne peut que le haïr. Avec toute la
violence de sa volonté mauvaise. Éternellement. En vertu de sa libre décision
d'être séparé de Dieu: décision dans laquelle, en mourant, nous avons rendu
l'âme et que même maintenant nous ne renions pas; et n'aurons jamais l'intention
de renier.
Comprends-tu maintenant pourquoi l'enfer dure éternellement?
Parce que notre obstination ne nous quittera jamais.
Contre mon gré,
j'ajoute que Dieu est miséricordieux même envers nous. Je dis bien "contre mon
gré". Car, même si j'écris volontairement cette lettre, il ne m'est pas pour
autant permis de mentir, comme je le voudrais tant. Je mets sur le papier
beaucoup de choses contre ma volonté. Même la fureur des injures que je voudrais
vomir, je dois l'étouffer.
Dieu fut miséricordieux en ne nous laissant
pas aller sur la terre jusqu'au bout de notre volonté mauvaise, comme nous
étions prêts à le faire. Cela aurait augmenté nos fautes et nos peines. II nous
fit mourir avant l'heure, comme moi, ou fit intervenir d'autres circonstances
adoucissantes.
Maintenant, il se montre miséricordieux en ne nous
obligeant pas à nous rapprocher de Lui plus que nous ne le sommes dans ce lieu
infernal et lointain; cela diminue nos tourments.
Chaque pas qui me
rapprocherait de Dieu me causerait une souffrance plus grande que s'il me
rapprochait d'un brasier.
Tu as eu peur un jour, lorsque pendant une
promenade je te racontai les paroles de mon père un peu avant ma première
Communion: "Ma petite Annette, tâche de te faire offrir une belle robe, le reste
est du bluff et de l'imposture." Devant ta peur, j'ai failli avoir honte.
Maintenant j'en ris.
La seule chose intelligente dans cette imposture,
c'était de ne pas admettre les enfants à la communion avant l'âge de douze ans.
A ce moment-là, j'avais eu le temps de prendre goût au poison des
divertissements du monde, je mettais sans trop de scrupules les choses
religieuses dans un placard et n'attachais pas grande importance à la première
Communion.
Que beaucoup d'enfants aujourd'hui fassent leur première
communion à sept ans nous met en fureur.
Nous faisons tout pour faire
croire aux gens que les enfants n'ont pas une connaissance suffisante. Notre but
est qu'ils commettent d'abord quelques péchés mortels.
Alors la pastille
blanche ne fait plus en eux les grands dégâts qu'elle accomplit lorsque leurs
cœurs vivent encore dans la foi, l'espérance et la charité (Pouah! ces trucs!)
reçues au baptême.
Te souviens-tu que j'avais déjà soutenu sur terre la
même idée?
J'ai fait mention de mon père. Il se disputait souvent avec
maman. Je n'y fis allusion que rarement devant toi; j'en avais honte. Chose
ridicule que la honte du mal! Pour nous ici tout se vaut.
Mes parents ne
dormaient même plus ensemble; je couchais avec Maman, Papa dans la chambre à
côté, où il pouvait rentrer librement à toute heure. Il buvait beaucoup,
gaspillait le patrimoine. Mes sœurs travaillaient comme employées et disaient
avoir besoin de l'argent qu'elles gagnaient. Maman commença à travailler pour
gagner sa vie aussi.
Pendant sa dernière année, Papa battait souvent
Maman quand elle ne voulait rien lui donner. Il fut au contraire toujours
affectueux avec moi.
Un jour (je te l'ai raconté, tu as été choquée par mon
caprice... de quoi n'as-tu pas été choquée à mon sujet?), il dut rapporter au
marchand deux fois de suite des chaussures dont la forme et les talons n'étaient
pas assez modernes à mon goût.
La nuit où mon père fut frappé
d'apoplexie, il se produisit quelque chose que je n'ai jamais réussi à te conter
par crainte de ta réaction. Maintenant tu dois savoir.
C'est important,
parce que pour la première fois je fus assaillie par l'esprit qui me tourmente
actuellement.
J'étais dans la chambre de ma mitre, qui dormait d'un
profond sommeil. Tout à coup je m'entendis appeler par mon nom. Une voix
inconnue me dit: "Qu'arrivera-t-il si ton père meurt?"
Je ne l'aimais plus
depuis qu'il brutalisait ma mère; d'ailleurs, je n'aimais déjà plus personne,
j'étais seulement attachée à certaines gens qui me témoignaient de la
bienveillance. L'amour gratuit, qui n'attend pas de récompense sur la terre,
n'existe que chez les âmes en état de grâce. Et je n'y étais pas.
Je
répondis à cette question imprévue, sans chercher d'où cela venait: "II ne va
pas mourir!" Après un bref silence, de nouveau la même question se fit
clairement entendre. "Mais il ne va pas mourir!" sortit encore de ma bouche,
brusquement.
Pour la troisième fois il me fut demandé: "Qu'arrivera-t-il si
ton père meurt?" Je revis Papa rentrant souvent à la maison plutôt ivre, faisant
du tapage, maltraitant Maman, et nous mettant dans une position humiliante
devant les autres. Du coup je m'écriai en colère: "C'est bien fait pour lui!"
Alors tout se tut.
Le matin suivant, quand maman voulut faire le
ménage, elle trouva la porte fermée à clef. Vers midi on l'enfonça. Mon père, à
moitié nu, gisait sur le lit, mort. En allant chercher de la bière à la cave, il
avait dû avoir un malaise. Il était malade depuis longtemps.
(Ainsi Dieu
aurait suspendu à la prière de sa fille, envers qui cet homme, d'une certaine
manière, avait tout de même été bon, une dernière chance de se
convertir?)
Mme K. et toi m'avez poussée à entrer dans l'Association des
Jeunes. Les jeux m'amusaient. Comme tu le sais, j'ai tout de suite eu un rôle
d'animatrice, cela me convenait. Les promenades aussi me plaisaient. Je me
laissai même entraîner quelquefois à me confesser et à communier.
A vrai
dire, je ne trouvais rien à confesser. Mes pensées et mes paroles n'avaient pas
d'importance à mes yeux. Quant aux péchés plus graves, je n'étais pas encore
assez corrompue pour les commettre.
Un jour, tu me lanças cet
avertissement: "Annette, si tu ne pries plus, tu vas à ta perte!" Effectivement
je ne priais guère, et seulement avec répugnance. Aujourd'hui je sais que
malheureusement tu avais raison.
Tous ceux qui brûlent en enfer n'ont
pas prié, ou pas assez. La prière est le premier pas vers Dieu, le pas décisif.
Spécialement la prière à la Mère du Christ, dont nous, nous ne prononçons jamais
le nom.
La dévotion envers Elle arrache au démon d'innombrables âmes, que
le péché lui aurait livrées infailliblement.
Je continue ce récit en
écumant de colère, et sous la contrainte. Prier est la chose la plus facile que
l'homme puisse faire sur la terre. Et c'est justement à cette chose très facile
que Dieu a lié le salut de chacun.
A celui qui prie avec persévérance, Il
donne petit à petit tant de lumière, le fortifie d'une telle manière, qu'à la
fin même le pécheur le plus embourbé peut se relever définitivement. Même s'il
est enfoncé dans la vase jusqu'au cou.
Dans les dernières années de ma
vie je n'ai plus prié comme j'aurais dû, et ainsi je me suis privée des grâces
sans lesquelles personne ne peut être sauvé.
Ici nous ne recevons plus
aucune grâce. Et même si Dieu nous en offrait, nous les refuserions avec
cynisme.
Toutes les fluctuations de l'existence terrestre ont pris fin dans
cette autre vie. Chez vous sur terre, l'homme peut passer de l'état de péché à
l'état de grâce, puis retomber dans le péché. Souvent par faiblesse, parfois par
malice.
Avec la mort toutes ces montées et descentes prennent fin, parce
qu'elles ont leur racine dans l'imperfection de la liberté humaine. Désormais
nous avons atteint le terme.
Au fur et à mesure que les années passent,
les changements deviennent plus rares. Il est vrai que jusqu'à la mort on peut
toujours se tourner vers Dieu ou lui tourner le dos.
Cependant, comme
entraîné par le courant, l'homme, à l'heure du trépas, avec le peu de volonté
qui lui reste, se comporte selon le pli adopté pendant sa vie. L'attitude bonne
ou mauvaise devient une seconde nature qui l'entraîne avec elle.
C'est ce
qui arriva aussi pour moi. Depuis des années je vivais loin de Dieu. A cause de
cela, au moment du dernier appel de la Grâce, je me décidai contre Lui.
Ce ne sont pas des péchés fréquents qui me furent fatals, mais d'avoir repoussé
la grâce de la conversion.
Tu m'as plusieurs fois exhortée à écouter des
sermons et à lire des livres de piété. "Je n'ai pas le temps" était ma réponse
habituelle. Il n'en fallait pas plus pour alimenter mon doute profond!
Je dois d'ailleurs constater ceci: les choses en étant à ce point peu avant ma
sortie de l'Association des Jeunes, il m'aurait été extrêmement difficile de
changer de voie. Je me sentais incertaine et malheureuse, mais un mur se
dressait devant ma conversion.
Tu ne sembles pas t'en être doutée. Tu
voyais cela d'une manière si simple le jour où tu m'as dit: "Mais fais donc une
bonne confession, Annette, et tout s'arrangera!" Je sentais que c'était vrai,
qu'une bonne confession m'aurait libérée; mais le monde, le démon et la chair me
tenaient déjà trop solidement dans leurs griffes.
Je n'ai jamais cru à
l'influence du démon. Aujourd'hui je témoigne
de sa puissante influence sur les personnes qui se trouvent dans la condition où
je me trouvais.
Seules beaucoup de prières, celles des autres et les
miennes, avec des sacrifices et des souffrances, auraient pu m'arracher à lui.
Et seulement petit à petit.
S'il y a peu de possédés visibles, les
possédés invisibles sont légion. Le démon ne peut pas ôter la liberté à ceux qui
se mettent sons son influence, mais en châtiment de leur apostasie quasi
systématique, Dieu permet que le "Malin" pénètre en eux.
Je hais aussi
le démon. Pourtant il me plaît, parce qu'il cherche à vous faire tomber: lui et
ses satellites, les esprits tombés avec lui aux
origines. Ils se comptent par millions. Ils errent par toute la
terre, aussi denses qu'un essaim de moucherons, et vous ne vous en rendez même
pas compte.
Ce n'est pas à nous les réprouvés de vous tenter; c'est le
rôle des esprits déchus. En fait cela augmente encore plus leur tourment, chaque
fois qu'ils entraînent en enfer une âme humaine. Qu'est-ce que la haine ne fait
pas faire!
Bien que j'aie marché dans des sentiers éloignés de Dieu, Il
me poursuivait. Je préparais la voie à la grâce par des actes de charité
naturelle, que je faisais assez souvent par l'inclination de mon tempérament.
Parfois Dieu m'attirait dans une église. Alors je sentais comme une
nostalgie. Lorsque je soignais Maman malgré la fatigue du bureau pendant la
journée, et d'une certaine manière me sacrifiais vraiment, ces appels de Dieu
agissaient puissamment.
Une fois, à l'église de l'hôpital où tu m'avais
amenée pendant la pause de midi, il m'arriva quelque chose qui me mit à un
millimètre de la conversion: je pleurai!
Mais les plaisirs et les soucis
du monde passèrent comme un torrent sur la grâce, et le bon grain fut étouffé
par les ronces et les épines. En déclarant que la religion est une question de
sentiment, comme on disait au bureau, je jetai au panier avec les autres cet
appel suprême de la grâce.
Une fois tu me grondas, parce qu'au lieu de
faire une vraie génuflexion j'esquissai une révérence désinvolte, pliant à peine
les genoux. Tu y vis une négligence paresseuse.
Tu n'eus même pas l'air de
soupçonner que je ne croyais déjà plus à la présence réelle. Maintenant j'y
crois, mais d'une foi purement naturelle, comme on croit à l'orage quand on en
voit les effets.
Entre-temps, je m'étais fabriqué une religion à ma
sauce. Je croyais à la réincarnation, comme tout le
monde au bureau, l'âme en renaissant dans un autre individu après la mort,
indéfiniment.
La question de l'au-delà recevait une réponse inoffensive
et cessait d'être angoissante.
Pourquoi ne m'as-tu jamais rappelé la
parabole du mauvais riche et du pauvre mendiant Lazare, où le narrateur, le
Christ, envoie immédiatement après la mort, l'un en enfer, l'autre au
paradis?... D'ailleurs qu'aurais-tu obtenu? Rien de plus qu'avec tes autres
discours de bigote!
Petit à petit je me fabriquai une idole,
suffisamment élevée pour s'appeler Dieu; suffisamment lointaine pour que je
n'aie pas à entretenir de relations avec Lui; assez vague pour que, au besoin,
sans cesser de me dire catholique, elle devienne semblable au Dieu du
panthéisme, ou à un Dieu inaccessible et coupé du monde.
Ce Dieu n'avait
ni paradis à offrir ni enfer à infliger. Je le laissais en paix et II me
laissait en paix: tel était mon culte envers lui. "Nous croyons volontiers ce
qui nous plaît". Au cours des ans, je restai assez sûre de ma religion. De cette
façon, c'était vivable.
Une seule chose aurait pu me briser la nuque: une
longue et profonde souffrance. Et cette souffrance ne vint pas. Comprends-tu
maintenant ce que signifie: "Dieu châtie ceux qu'Il aime?"
Un dimanche
de juillet, l'association des jeunes organisa une promenade à (...). La
promenade m'aurait bien plu, mais tous ces discours insipides, vos manières de
bigotes! Une autre " icône ", bien différente de la Vierge de (...), se dressait
depuis peu sur l'autel de mon cœur: le séduisant Max N. du magasin d'à
côté.
Peu de temps auparavant nous avions plaisanté ensemble. Ce
dimanche-là, justement, il m'avait invitée à une promenade. Sa maîtresse en
titre était malade à l'hôpital. Il avait compris que j'avais jeté les yeux sur
lui. Quant à l'épouser, je n'y pensais pas encore. Il était de condition aisée,
mais se comportait trop galamment avec toutes les filles.
Jusqu'alors, je
voulais un homme pour moi toute seule. Non seulement épouse, mais seule épouse.
J'ai toujours eu, en effet, un certain code naturel de conduite.
(C'est
vrai! Annette, avec toute son indifférence religieuse, avait quelque chose de
noble dans sa conduite. La pensée que même des personnes "bien élevées" puissent
aller en enfer m'épouvantait, alors qu'elle sont assez "mal élevées" pour
échapper à Dieu).
Lors de cette promenade Max se prodigua en
gentillesses. Eh oui! Nous ne tenions pas des discours de curé, comme vous
autres.
Le jour suivant au bureau, tu me reprochas de n'être pas venue avec
vous à (...). Je te racontai notre promenade. Ta première question fut: "As-tu
été à la messe? - Tu es bête! Comment aurais-je pu, le départ étant à six
heures?"
Tu te souviens encore comment j'ajoutai, excédée: "Le bon Dieu
n'est pas aussi mesquin que vos curés!" Aujourd'hui je dois le confesser: Dieu,
bien qu'il soit infiniment "bon" pèse les choses avec plus de précision que tous
les prêtres.
Après cette première sortie avec Max, je vins encore une
fois à l'association, pour Noël. Quelque chose me poussait à revenir. Mais
intérieurement, j'étais déjà loin. Cinéma, danses, sorties, alternaient sans
trêve. Max et moi, nous nous disputions quelquefois, mais j'ai toujours su le
rattraper et le rattacher à moi.
Ma rivale fut très désagréable: sortie
de l'hôpital, elle se comporta comme une furie. En fait ce fut une chance pour
moi: ma noble sérénité fit grande impression sur Max, qui finit par me donner la
préférence. J'avais su la lui rendre odieuse en restant calme: extérieurement
objective, intérieurement pleine de poison. De tels sentiments et un tel
comportement préparent excellemment pour l'enfer. Ils sont diaboliques au sens
strict du mot.
Pourquoi je te raconte cela? Pour expliquer comment je me
détachai définitivement de Dieu.
Non pas, d'ailleurs, que Max et moi ayons
souvent poussé l'intimité jusqu'à ses limites extrêmes.
Je comprenais que
je me serais rabaissée à ses yeux en me dormant à lui avant l'heure: c'est
pourquoi je sus me retenir. Mais de soi, chaque fois que je le croyais utile,
j'étais toujours prête à tout. Il fallait que je conquière Max. Pour cela rien
ne serait trop cher.
De plus, petit à petit nous étions arrivés à nous
aimer vraiment, ayant tous les deux plusieurs qualités précieuses entretenant
une estime réciproque. J'étais habile, capable, de compagnie agréable. Ainsi je
tenais Max solidement en main et je réussis, au moins pendant les derniers mois
avant le mariage, à le garder pour moi seule.
En cela consista mon
apostasie: élever une créature au rang d'idole. Cela ne peut se réaliser nulle
part aussi parfaitement que dans l'amour d'une personne du sexe opposé, lorsque
cet amour reste embourbé dans le temporel. C'est ce qui fait son charme, son
stimulant et son poison. "L'adoration" que je vouais à moi-même dans la personne
de Max devint pour moi religion vécue.
A cette époque, au bureau, je me
déchaînais et déversais mon venin centre ceux qui fréquentent les églises et les
prêtres, les indulgences, la récitation du rosaire et autres bêtises.
Tu as cherché plus ou moins habilement à défendre ces choses. Sans soupçonner
apparemment qu'au fond il ne s'agissait pas de cela. Je cherchais plutôt un
alibi contre ma conscience: j'avais encore besoin d'un tel alibi pour justifier
mon apostasie.
Au fond j'étais en pleine révolte contre Dieu.
Tu ne
le compris pas; tu me croyais encore catholique. D'ailleurs je revendiquais ce
titre, je payais le denier du culte. Une certaine "contre-assurance",
pensais-je, ne peut pas nuire.
Parfois, peut-être, tes réponses ont fait
mouche. Mais elles n'avaient pas de prise, parce qu'il ne fallait pas qu'elles
en aient. A cause de ces relations faussées, la souffrance de notre rupture fut
légère lorsque nous nous séparâmes au moment de mon mariage.
Avant la
cérémonie, je me confessai et communiai encore une fois. C'était obligatoire.
Mon mari et moi pensions sur ce point de la même façon: pourquoi ne pas
accomplir cette formalité comme les autres?
Vous appelez sacrilège une telle
communion. Eh bien, après cette communion "indigne", ma conscience fut laissée
plus tranquille. D'ailleurs ce fut la dernière.
Notre vie conjugale se
passait en général en parfaite harmonie. Nous étions du même avis sur tout.
Même sur le refus du fardeau des enfants. Mon mari aurait bien voulu en avoir
un, pas plus: je sus l'en dissuader.
Vêtements, meubles de luxe, thés,
sorties, voyages en auto et distractions de ce genre comptaient plus que tout.
Ce fut une année de plaisirs terrestres, entre mon mariage et ma mort
subite.
Tous les dimanches nous sortions en voiture, ou visitions mes
beaux-parents (maintenant j'avais honte de ma mère). Ils vivaient à la surface,
comme nous. Intérieurement, bien s0r, je ne me sentis jamais heureuse, même si
extérieurement je riais. Il y avait toujours en moi quelque chose
d'indéfinissable qui me rongeait.
J'aurais voulu que tout soit fini après la
mort (le plus tard possible bien entendu).
Mais il est vrai, comme je
l'avais entendu dans un sermon étant petite, que Dieu récompense chaque bonne
œuvre que l'on accomplit. Lorsqu'il ne pourra pas la récompenser clans l'autre
vie, il le fait sur la terre: j'héritai à l'improviste de la tante Lotte. Par
ailleurs, mon mari réussit dans son travail, et fut très bien payé. Je pus
arranger ma nouvelle maison d'une manière charmante.
La religion
n'envoyait plus que de loin une lumière pâle, faible et incertaine. Les cafés,
les hôtels où nous allions pendant les voyages, ne portaient certainement pas à
Dieu. Tous ceux qui fréquentent ces endroits vivaient comme nous, de l'extérieur
vers l'intérieur, non de l'intérieur vers l'extérieur.
Si en vacances
nous visitions des cathédrales, nous cherchions à jouir de leur beauté
artistique. Le souffle religieux qu'elles nous inspiraient encore, spécialement
les cathédrales romanes et gothiques, je savais le neutraliser en critiquant des
détails secondaires: un frère convers maladroit ou sale, le "scandale" des
moines qui voulaient passer pour pieux tout en vendant des liqueurs, l'éternel
carillon pendant les offices, pour faire des sous...
De cette façon je
sus toujours chasser la Grâce quand elle frappait. Je donnais libre cours à ma
mauvaise humeur, en particulier devant les représentations médiévales de
l'enfer, où le démon rôtit les âmes dans des braises rouges et incandescentes,
tandis que ses compagnons aux longues queues lui amènent de nouvelles
victimes.
Clara! L'enfer, on peut se tromper en le dessinant, mais on
n'exagère jamais! Le feu de l'enfer, je l'ai toujours pris comme cible d'une
manière privilégiée. Tu sais comment une fois, au cours d'une dispute à ce
sujet, je tins une allumette sous ton nez et dis sarcastiquement: "Il a cette
odeur?" Tu éteignis la flamme en vitesse.
Ici personne ne l'éteint.
Moi, je te dis: le feu dont parle la Bible ne signifie pas le "tourment de la
conscience". Le feu, c'est du feu! Il faut prendre à la lettre ce que Lui-même a
dit: "Loin de moi, maudits, dans le feu éternel!" A la lettre!
"Comment
l'esprit peut-il être atteint par un feu matériel?" demanderas-tu. Comment ton
âme peut-elle souffrir lorsque tu te brûles les doigts? L'âme ne brûle pas, et
pourtant quelle douleur! D'une manière analogue, ici nous sommes spirituellement
liés au feu, selon notre nature et nos facultés.
Notre âme est privée
de ses ailes; nous ne pouvons penser ni ce que nous vouons, ni comme nous le
voulons.
Ne lis pas ces lignes bêtement: cet état qui ne vous dit rien, à
vous autres, brûle sans me consumer.
Mais notre plus grand tourment
consiste à savoir avec certitude que nous ne verrons jamais Dieu.
Comment cela peut-il nous tourmenter tellement, alors que sur terre cela nous
laissait indifférents? Tant que le couteau reste sur la table, il nous laisse
indifférent: on voit bien qu'il est affilé, mais on ne le sent pas. Plonge ce
couteau dans la chair et tu te mettras à hurler.
Maintenant nous sentons
la perte de Dieu; avant nous la pensions seulement.
Toutes les âmes ne
souffrent pas également. Plus on a péché avec une méchanceté systématique, plus
lourdement pèse la perte de Dieu, et plus on est opprimé par la créature dont on
a abusé.
Les catholiques souffrent plus que les autres, parce qu'ils
ont reçu et foulé aux pieds plus de grâces et de lumières.
Celui qui a
su davantage souffre davantage que celui qui savait moins. Celui qui pécha par
malice souffre d'une manière plus aiguë que celui qui tomba par
faiblesse.
Mais personne ne souffre plus que ce qu'il a mérité. Ah! si
seulement ce n'était pas vrai, j'aurais un motif de haïr!
Tu me dis un jour
que personne ne va en enfer sans le savoir: cela aurait été révélé à une sainte.
D'abord je m'en moquai, puis je m'abritai derrière: "J'aurai le temps de me
reprendre", pensais-je secrètement.
Or cette parole est vraie.
A
l'heure de ma mort, je ne connus pas l'enfer tel qu'il est: aucun mortel ne le
connaît. Mais j'en ai eu pleine conscience: "Si tu meurs, tu vas dans l'autre
monde droit comme une flèche contre Dieu.
Tu en supporteras les
conséquences". Mais je ne fis pas demi-tour, entraînée comme je l'ai dit par la
force de l'habitude. Poussée par la conformité à leur passé, les hommes en
vieillissant s'enfoncent toujours plus dans la même direction.
Voici
maintenant le récit de ma mort.
Il y a une semaine (selon votre temps, car
pour la souffrance je pourrais dire que je brûle depuis dix ans), nous fîmes une
sortie le dimanche - ma dernière sortie. Le jour était radieux, jamais je ne
m'étais sentie aussi bien.
Je fus envahie par un sinistre sentiment de
bonheur qui dura toute la journée.
Au retour, mon mari fut aveuglé à
l'improviste par une voiture arrivant à toute vitesse. Il perdit le contrôle.
"Jesses" (Jésus en allemand), ce cri sortit de ma bouche avec un frisson. Non
pas une prière, mais un cri. Une douleur déchirante m'envahit (une bagatelle
comparé à ma douleur actuelle). Puis je perdis conscience.
Comme c'est
étrange! Ce matin-là était née en moi, d'une manière inexplicable, cette pensée:
"Tu pourrais aller encore une fois à la messe."
Elle résonnait comme
une imploration. Clair et résolu, mon "non" trancha net le fil de ces pensées:
"II faut en finir une fois pour toutes avec ces choses. Je prends sur moi toutes
les conséquences."
Maintenant je les subis. Ce qui arriva sur terre
après ma mort, tu le sais. Le destin de mon mari, celui de ma mère, ce qui
arriva à mon cadavre et le déroulement de mes obsèques me sont connus dans tous
leurs détails au moyen des connaissances naturelles que nous avons ici.
Ce qui se passe sur la terre, nous ne le voyons que d'une manière nébuleuse:
mais ce qui nous touche de près de quelque manière, nous le connaissons. Ainsi
je vois même le lieu où tu séjournes.
Je sortis du noir brusquement à
l'instant du trépas. Je me vis inondée par une lumière éblouissante, à l'endroit
même où gisait mon cadavre. Cela se passe comme au théâtre lorsqu'on éteint la
salle: le rideau s'ouvre sur une scène imprévisible, affreusement lumineuse - la
scène de ma vie. Comme dans un miroir, je vis mon âme, je vis les grâces foulées
aux pieds, depuis ma jeunesse jusqu'au dernier "non" à Dieu.
Je me sentis
comme un assassin auquel on présenterait sa victime, exsangue: "Me repentir?
Jamais! - Avoir honte? Jamais!"
Cependant je ne pouvais pas résister au
regard de ce Dieu que j'avais rejeté.
Il ne me restait qu'une seule
chose à faire: fuir.
Comme Caïn s'enfuit d'Abel, ainsi mon âme fut chassée
au loin à la vue de cette horreur.
Ce fut le jugement particulier. Le
Juge invisible dit: "Loin de moi!".
Alors mon âme, comme une ombre jaune de
soufre, se précipita dans le lieu de l'éternel tourment.
Ainsi se
terminait la lettre envoyée par Annette depuis l'enfer.
IMPRIMATUR
E Vicariatu Urbi, die 9-1V-1952
Aloysius Traglia
Archiep. us Caesarien.
Vicesgerens
Ex parte Ordinis nihil obstat quominus imprimatur.
Romae, 2
nov. 1952
La foudre est tombée sur le dôme de la
basilique Saint-Pierre le jour du renoncement de Benoît XVI, Lundi soir 11
Février...
basilique Saint-Pierre le jour du renoncement de Benoît XVI, Lundi soir 11
Février...
Apparitions de la Ste Vierge Marie à l'Île-Bouchard (1947) - reconnues par
l'Église catholique
l'Église catholique
Corps intact Saint-Bernadette Soubirous, incorruptible body!
NDE - EMI DU PERE JOSE MANIYANGAT - SON ANGE L'A AMENE AU CIEL ET EN ENFER
SOEUR FAUSTINE KOWALSKA VISITE L'ENFER
Revenu de l'enfer - Les témoings parlent
Traduction de la vidéo
Homme mourant ancien garde de sécurité parle de ses pensées sur ce qu'est
la sécurité
Ma pensée est qu'il n'y a pas de sûreté/sécurité parce que tout est
changement. Le monde change, les saisons changent, les vêtements s'usent, le
travail change. Tout change. Pouvez-vous penser à une chose qui ne change pas ?
Comment peut-il y avoir de la sécurité dans un monde en perpétuel changement
/dans un monde dangereux ?
Tout change sauf une chose. Comment arriver à la sécurité. La seule façon
d'arriver à être en sécurité c'est d'accepter le christ, l'accepter tel qu'il
est. Il s'agit de l'adorer véritablement en esprit. En devenant un membre de la
famille de Dieu, vous aurez accès à toute la sécurité dont vous aurez
besoin. La sécurité de savoir où vous irez après votre mort. Nous avons les
écritures et la raison pour laquelle nous avons la bible, c'est parce que c'est
la seule voie dont vous avez besoin pour devenir très sage. Quand vous entrez
dans la famille de Dieu, vous trouvez la sécurité.
Dans l'évangile de Jean (3:16) est écrit que tant que tu n'es pas né à
nouveau, tu n'entreras pas dans le royaume de Dieu, tu n'iras pas aux cieux. Le
fait d'être une bonne personne, avoir une bonne vie et ne faire de mal à
personne ne suffit pas, il faut renaître.
Si vous aviez vu ce que j'ai vu à l'hôpital, il n'y aurait plus jamais
aucun doute dans votre esprit parce que l'enfer est tellement terrible, il est
infini. Le seigneur m'a donné un aperçu du paradis. J'ai vu un ange, mon
ange gardien et j'ai également vu l'enfer et l'enfer est si terrible, c'est
inimaginable. Je ne voudrais voir personne aller en enfer, c'est tellement
terrible. J'ai entendu des murmures de ce qui semblait des milliers de voix,
toutes en même temps, c'était horrible. Un nuage blanc, un brouillard est apparu
dans la pièce lorsque j'étais emporté vers l'enfer. Dès qu'il est apparu, j'ai
senti la béatitude, la béatitude parfaite.
Écoutez, vous devez choisir. Vous devez croire et avoir foi en ce qui ne
change jamais et non vous investir dans le monde matériel comme votre argent,
votre maison...
Homme mourant ancien garde de sécurité parle de ses pensées sur ce qu'est
la sécurité
Ma pensée est qu'il n'y a pas de sûreté/sécurité parce que tout est
changement. Le monde change, les saisons changent, les vêtements s'usent, le
travail change. Tout change. Pouvez-vous penser à une chose qui ne change pas ?
Comment peut-il y avoir de la sécurité dans un monde en perpétuel changement
/dans un monde dangereux ?
Tout change sauf une chose. Comment arriver à la sécurité. La seule façon
d'arriver à être en sécurité c'est d'accepter le christ, l'accepter tel qu'il
est. Il s'agit de l'adorer véritablement en esprit. En devenant un membre de la
famille de Dieu, vous aurez accès à toute la sécurité dont vous aurez
besoin. La sécurité de savoir où vous irez après votre mort. Nous avons les
écritures et la raison pour laquelle nous avons la bible, c'est parce que c'est
la seule voie dont vous avez besoin pour devenir très sage. Quand vous entrez
dans la famille de Dieu, vous trouvez la sécurité.
Dans l'évangile de Jean (3:16) est écrit que tant que tu n'es pas né à
nouveau, tu n'entreras pas dans le royaume de Dieu, tu n'iras pas aux cieux. Le
fait d'être une bonne personne, avoir une bonne vie et ne faire de mal à
personne ne suffit pas, il faut renaître.
Si vous aviez vu ce que j'ai vu à l'hôpital, il n'y aurait plus jamais
aucun doute dans votre esprit parce que l'enfer est tellement terrible, il est
infini. Le seigneur m'a donné un aperçu du paradis. J'ai vu un ange, mon
ange gardien et j'ai également vu l'enfer et l'enfer est si terrible, c'est
inimaginable. Je ne voudrais voir personne aller en enfer, c'est tellement
terrible. J'ai entendu des murmures de ce qui semblait des milliers de voix,
toutes en même temps, c'était horrible. Un nuage blanc, un brouillard est apparu
dans la pièce lorsque j'étais emporté vers l'enfer. Dès qu'il est apparu, j'ai
senti la béatitude, la béatitude parfaite.
Écoutez, vous devez choisir. Vous devez croire et avoir foi en ce qui ne
change jamais et non vous investir dans le monde matériel comme votre argent,
votre maison...
Je ne sais pas ce que cette vidéo représente mais je trouve cela beau.
Lumière sortant de la grotte de Lourdes à CONGRIER.MOV
Lumière sortant de la grotte de Lourdes à CONGRIER.MOV
Prière et occultisme
8 juillet 2011 par Abbé Guy PAGÈS
"La superstition consiste à attribuer une importance en quelque sorte magique
à certaines pratiques, par ailleurs légitimes et nécessaires même. Attacher à la
seule matérialité des prières ou des signes sacramentels leur efficacité, en
dehors des dispositions intérieures quils exigent, cest tomber dans la
superstition. Dieu peut révéler lavenir à ses prophètes ou à dautres saints.
Cependant lattitude chrétienne juste consiste à sen remettre avec confiance
entre les mains de la Providence pour ce qui concerne le futur et à abandonner
toute curiosité malsaine à ce propos. Ce qui ne dispense pas de la nécessité
dêtre soi-même prévoyant Toutes les formes de divination sont à rejeter :
recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées
à tort « dévoiler » lavenir. La consultation des horoscopes, lastrologie, la
chiromancie, linterprétation des présages et des sorts, les phénomènes de
voyance, le recours aux médiums, toutes ces pratiques découlent dune volonté de
puissance sur le temps, sur lhistoire et finalement sur les hommes en même temps
quun désir de se concilier les puissances cachées. Elles sont en contradiction
avec lhonneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu
seul. Toutes les pratiques de magie ou de sorcellerie, par lesquelles on prétend
domestiquer les puissances occultes pour les mettre à son service et obtenir un
pouvoir surnaturel sur le prochain fut-ce pour lui procurer la santé -, sont
gravement contraire à la vertu de religion. Ces pratiques sont plus condamnables
encore quand elles saccompagnent de lintention de nuire à autrui ou quelles
recourent à lintervention des démons. Le port des amulettes est lui-aussi
répréhensible. Le spiritisme implique souvent des pratiques divinatoires ou
magiques. Le recours aux médecines dites traditionnelles ne légitime ni
linvocation des puissances mauvaises, ni lexploitation de la crédulité dautrui."
(Catéchisme de l'Eglise Catholique, n° 2114-2117).
8 juillet 2011 par Abbé Guy PAGÈS
"La superstition consiste à attribuer une importance en quelque sorte magique
à certaines pratiques, par ailleurs légitimes et nécessaires même. Attacher à la
seule matérialité des prières ou des signes sacramentels leur efficacité, en
dehors des dispositions intérieures quils exigent, cest tomber dans la
superstition. Dieu peut révéler lavenir à ses prophètes ou à dautres saints.
Cependant lattitude chrétienne juste consiste à sen remettre avec confiance
entre les mains de la Providence pour ce qui concerne le futur et à abandonner
toute curiosité malsaine à ce propos. Ce qui ne dispense pas de la nécessité
dêtre soi-même prévoyant Toutes les formes de divination sont à rejeter :
recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées
à tort « dévoiler » lavenir. La consultation des horoscopes, lastrologie, la
chiromancie, linterprétation des présages et des sorts, les phénomènes de
voyance, le recours aux médiums, toutes ces pratiques découlent dune volonté de
puissance sur le temps, sur lhistoire et finalement sur les hommes en même temps
quun désir de se concilier les puissances cachées. Elles sont en contradiction
avec lhonneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu
seul. Toutes les pratiques de magie ou de sorcellerie, par lesquelles on prétend
domestiquer les puissances occultes pour les mettre à son service et obtenir un
pouvoir surnaturel sur le prochain fut-ce pour lui procurer la santé -, sont
gravement contraire à la vertu de religion. Ces pratiques sont plus condamnables
encore quand elles saccompagnent de lintention de nuire à autrui ou quelles
recourent à lintervention des démons. Le port des amulettes est lui-aussi
répréhensible. Le spiritisme implique souvent des pratiques divinatoires ou
magiques. Le recours aux médecines dites traditionnelles ne légitime ni
linvocation des puissances mauvaises, ni lexploitation de la crédulité dautrui."
(Catéchisme de l'Eglise Catholique, n° 2114-2117).
Le commun des mortels
Diffusé le 02/11/2011 / Durée 52 mn
À quoi ressemble l'ultime instant ? Que se passe-t-il au moment de la mort et
après celle-ci ? Depuis la nuit des temps, la science, la philosophie et la
religion s'interrogent. Mais face aux acquis et aux idées établies, un phénomène
relance le questionnement. De plus en plus de personnes, revenues à la vie in
extremis affirment avoir vécu ce qu'on appelle une Expérience de mort imminente
(EMI ou Near Death Experience). À bien des égards, leur apparente dimension
surnaturelle renvoie à un contenu religieux. Mais c'est avec les données de la
foi chrétienne que les similitudes sont les plus nombreuses. L'Église est donc
interpellée au premier chef. Quel sens donner à ces EMI ? Viennent-elles
confirmer ou contredire la foi chrétienne ? Des témoins, des scientifiques et
des hommes d'Église s'expriment. Les NDE deviennent alors l'occasion de
revisiter, avec un regard neuf, les principales notions de la foi catholique sur
l'au-delà. Un film pour voir plus loin... et plus clair.
Diffusé le 02/11/2011 / Durée 52 mn
À quoi ressemble l'ultime instant ? Que se passe-t-il au moment de la mort et
après celle-ci ? Depuis la nuit des temps, la science, la philosophie et la
religion s'interrogent. Mais face aux acquis et aux idées établies, un phénomène
relance le questionnement. De plus en plus de personnes, revenues à la vie in
extremis affirment avoir vécu ce qu'on appelle une Expérience de mort imminente
(EMI ou Near Death Experience). À bien des égards, leur apparente dimension
surnaturelle renvoie à un contenu religieux. Mais c'est avec les données de la
foi chrétienne que les similitudes sont les plus nombreuses. L'Église est donc
interpellée au premier chef. Quel sens donner à ces EMI ? Viennent-elles
confirmer ou contredire la foi chrétienne ? Des témoins, des scientifiques et
des hommes d'Église s'expriment. Les NDE deviennent alors l'occasion de
revisiter, avec un regard neuf, les principales notions de la foi catholique sur
l'au-delà. Un film pour voir plus loin... et plus clair.
DOCUMENTAIRE
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort
Diffusé le 27/04/2011 / Durée 52 mn
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort avait un caractère difficile qui
irrita certains de ses contemporains, lesquels conçurent à son encontre une
profonde inimitié et l'accablèrent d'opprobres sa vie durant. Bien au-delà de
cette rigueur qui lui interdisait toute compromission, il ne respirait que dans
les églises et croyait de toute son âme à l'amour de Dieu pour l'homme, ne
pouvant pas de ce fait ne pas croire en l'homme. Ce programme nous conduit à
marcher sur les pas d'un saint non conformiste qui choisit le chemin de la
confiance en la Providence. Aussi inclassable après sa mort qu'il le fût de son
vivant. Un intrépide missionnaire pour qui l'amour de Marie tenait lieu de
passion dominante. L'apôtre infatigable de Jésus crucifié.
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort
Diffusé le 27/04/2011 / Durée 52 mn
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort avait un caractère difficile qui
irrita certains de ses contemporains, lesquels conçurent à son encontre une
profonde inimitié et l'accablèrent d'opprobres sa vie durant. Bien au-delà de
cette rigueur qui lui interdisait toute compromission, il ne respirait que dans
les églises et croyait de toute son âme à l'amour de Dieu pour l'homme, ne
pouvant pas de ce fait ne pas croire en l'homme. Ce programme nous conduit à
marcher sur les pas d'un saint non conformiste qui choisit le chemin de la
confiance en la Providence. Aussi inclassable après sa mort qu'il le fût de son
vivant. Un intrépide missionnaire pour qui l'amour de Marie tenait lieu de
passion dominante. L'apôtre infatigable de Jésus crucifié.
Le témoignage de Gloria Polo