Thérèse Neumann
Thérèse Neumann est née le vendredi 8 avril 1898, dans une famille de paysans
pauvres. Après la mort d'un premier garçon, elle devient l'aînée de neuf
enfants. Elle a pour confesseur l'abbé Joseph Naber, curé de Konnersreuth de 1909 à 1960, qui sera tout au
long de sa vie son soutien spirituel et son directeur de conscience. C'est à lui
seul qu'elle déclare avoir eu une vision le jour de sa première communion et
avoir reçu le don de voir sa communion spirituelle se transformer en communion
sacramentelle[2].
Dès l'âge de quatorze ans, elle entre au service d'un cultivateur-aubergiste du
village comme fille de ferme durant la journée et travaillant le soir dans le
café et la salle de danse de l'auberge. Elle économise pour se constituer le
trousseau nécessaire à son entrée au couvent.
1918-1926[modifier |
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Le 10 mars 1918, en soulevant de lourds seaux d'eau pour aider à combattre un
incendie, elle se démet les deuxième et troisième vertèbres
lombaires. Elle continue cependant son travail. Mais au mois
d'avril suivant, à la suite d'une chute qui occasionne une blessure à la base du
crâne, elle perd progressivement la vue. Commence alors un long calvaire, marqué
par une série de nouvelles chutes accidentelles jusqu'en mars 1919, qui
entraînent une luxation vertébrale, des convulsions, et une
totale cécité accompagnée de douleurs intolérables. Cet accident et les
terribles maladies qui lui succèdent l'empêchent de réaliser sa vocation
religieuse, et anéantissent son rêve d'apostolat missionnaire en Afrique. Ses maux
s'aggravent rapidement : elle est sujette à des crampes violentes, ses
mains et ses pieds se crispent, sa tête se renverse en arrière. Les syncopes
vont l'obliger à rester clouée au lit pendant six ans et demi à partir d'octobre
1918. Deux apophyses de son épine dorsale semblent
enfoncées. Une paralysie gagne ses membres inférieurs, tandis qu'elle devient
sourde et muette par périodes, et qu'apparaissent des escarres et des plaies
purulentes dans le dos et le pied gauche, suivies par la gangrène[3].
Six médecins successifs sont impuissants à la débarrasser de ces effroyables
maux. Elle guérit cependant de sa cécité, d'une gangrène au pied gauche, des
lésions vertébrales, de la paralysie et des plaies suppurées du dos, d'une
appendicite purulente, d'une pneumonie double, d'un accident vasculaire cérébral dans des conditions
qui font dire aux témoins qu'il s'agit de miracles.
pauvres. Après la mort d'un premier garçon, elle devient l'aînée de neuf
enfants. Elle a pour confesseur l'abbé Joseph Naber, curé de Konnersreuth de 1909 à 1960, qui sera tout au
long de sa vie son soutien spirituel et son directeur de conscience. C'est à lui
seul qu'elle déclare avoir eu une vision le jour de sa première communion et
avoir reçu le don de voir sa communion spirituelle se transformer en communion
sacramentelle[2].
Dès l'âge de quatorze ans, elle entre au service d'un cultivateur-aubergiste du
village comme fille de ferme durant la journée et travaillant le soir dans le
café et la salle de danse de l'auberge. Elle économise pour se constituer le
trousseau nécessaire à son entrée au couvent.
1918-1926[modifier |
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Le 10 mars 1918, en soulevant de lourds seaux d'eau pour aider à combattre un
incendie, elle se démet les deuxième et troisième vertèbres
lombaires. Elle continue cependant son travail. Mais au mois
d'avril suivant, à la suite d'une chute qui occasionne une blessure à la base du
crâne, elle perd progressivement la vue. Commence alors un long calvaire, marqué
par une série de nouvelles chutes accidentelles jusqu'en mars 1919, qui
entraînent une luxation vertébrale, des convulsions, et une
totale cécité accompagnée de douleurs intolérables. Cet accident et les
terribles maladies qui lui succèdent l'empêchent de réaliser sa vocation
religieuse, et anéantissent son rêve d'apostolat missionnaire en Afrique. Ses maux
s'aggravent rapidement : elle est sujette à des crampes violentes, ses
mains et ses pieds se crispent, sa tête se renverse en arrière. Les syncopes
vont l'obliger à rester clouée au lit pendant six ans et demi à partir d'octobre
1918. Deux apophyses de son épine dorsale semblent
enfoncées. Une paralysie gagne ses membres inférieurs, tandis qu'elle devient
sourde et muette par périodes, et qu'apparaissent des escarres et des plaies
purulentes dans le dos et le pied gauche, suivies par la gangrène[3].
Six médecins successifs sont impuissants à la débarrasser de ces effroyables
maux. Elle guérit cependant de sa cécité, d'une gangrène au pied gauche, des
lésions vertébrales, de la paralysie et des plaies suppurées du dos, d'une
appendicite purulente, d'une pneumonie double, d'un accident vasculaire cérébral dans des conditions
qui font dire aux témoins qu'il s'agit de miracles.
1926-1962[modifier | modifier le code]
Le couvent du Theresianum à Konnersreuth.
À partir de 1927, Thérèse Neumann acquiert une certaine
réputation qui attire des pèlerins et des curieux dans le petit village de
Konnersreuth. Les phénomènes extraordinaires dont elle est l'objet suscitent
beaucoup d'intérêt, l'obligeant à répondre à des demandes d'entretiens, à un
volumineux courrier et à des visites ; les soupçons de supercherie et les
doutes se répandent chez les adversaires de la thèse mystique, certains ayant
posé le diagnostic d'hystérie. L'évêque de Ratisbonne, Mgr von Henle, soumet
donc Thérèse Neumann, du 13 au 28 juillet 1927, à une enquête afin de vérifier
l'authenticité de son inédie[4].
Avec l'accession au pouvoir d'Hitler, Thérèse Neumann et sa famille subissent
maintes tracasseries[5]. Selon Jean
Prieur, elle aurait prédit, dans les années 1930, que la chute du
régime d'Hitler serait inéluctable et spectaculaire. Il affirme également qu'un
visiteur aurait eu l'idée de placer entre ses mains une carte postale
représentant Adolf Hitler et qu'« elle rejeta la photo,
comme si ce contact la brûlait », et s'écria, horrifiée : « Fumée
et feu de l'Enfer ! »[6].
Les S.S. et les S.A. nazis tentent même de l'assassiner, le 20 avril 1945[réf. nécessaire], mais ne la
trouvant pas, bombardent le village et l'incendient. Quelques heures plus tard,
les forces américaines empêchent la destruction totale du village et pendant
neuf jours, placent une double garde pour veiller sur Thérèse Neumann et sa
maison. Durant l'été 1962, l'évêque de Ratisbonne, Mgr Rudolph Graber, lui exprime son désir
d'édifier un monastère d'adoration dans son diocèse. Après un séjour à Eichstätt, en août
puis en septembre 1962, Thérèse Neumann, qui s'investit pleinement dans ce
projet, s'attache à réunir des fonds pour la construction de ce couvent. Elle
est pourtant victime de graves malaises dus à l'angine de poitrine dont elle souffre. Elle
choisit la congrégation religieuse des Sœurs de Marie du
Carmel pour ce couvent appelé Theresianum en l'honneur de sainte Thérèse de
Lisieux, sa protectrice. Le vendredi 14 septembre 1962, jour de l'Exaltation de
la Sainte Croix, apparaissent des stigmates et une
vision de l'empereur byzantin Héraclius qui rapporta la Croix du Christ à Jérusalem ; le 15, elle est terrassée par un
infarctus du myocarde. Elle décède le 18
septembre 1962. Pendant quatre jours, Thérèse Neumann est exposée sur son lit
mortuaire, et des milliers de personnes défilent pour la voir une dernière fois.
On estime que le 22 septembre 1962, pour ses funérailles, le village de
Konnersreuth a été envahi par une foule d'environ 7 000 personnes venues du
monde entier[7].
Le R.P. Calixt Hotschel, directeur du Tiers-Ordre Capucin auquel appartenait Thérèse
Neumann, fit l'éloge de la défunte.
Le couvent du Theresianum à Konnersreuth.
À partir de 1927, Thérèse Neumann acquiert une certaine
réputation qui attire des pèlerins et des curieux dans le petit village de
Konnersreuth. Les phénomènes extraordinaires dont elle est l'objet suscitent
beaucoup d'intérêt, l'obligeant à répondre à des demandes d'entretiens, à un
volumineux courrier et à des visites ; les soupçons de supercherie et les
doutes se répandent chez les adversaires de la thèse mystique, certains ayant
posé le diagnostic d'hystérie. L'évêque de Ratisbonne, Mgr von Henle, soumet
donc Thérèse Neumann, du 13 au 28 juillet 1927, à une enquête afin de vérifier
l'authenticité de son inédie[4].
Avec l'accession au pouvoir d'Hitler, Thérèse Neumann et sa famille subissent
maintes tracasseries[5]. Selon Jean
Prieur, elle aurait prédit, dans les années 1930, que la chute du
régime d'Hitler serait inéluctable et spectaculaire. Il affirme également qu'un
visiteur aurait eu l'idée de placer entre ses mains une carte postale
représentant Adolf Hitler et qu'« elle rejeta la photo,
comme si ce contact la brûlait », et s'écria, horrifiée : « Fumée
et feu de l'Enfer ! »[6].
Les S.S. et les S.A. nazis tentent même de l'assassiner, le 20 avril 1945[réf. nécessaire], mais ne la
trouvant pas, bombardent le village et l'incendient. Quelques heures plus tard,
les forces américaines empêchent la destruction totale du village et pendant
neuf jours, placent une double garde pour veiller sur Thérèse Neumann et sa
maison. Durant l'été 1962, l'évêque de Ratisbonne, Mgr Rudolph Graber, lui exprime son désir
d'édifier un monastère d'adoration dans son diocèse. Après un séjour à Eichstätt, en août
puis en septembre 1962, Thérèse Neumann, qui s'investit pleinement dans ce
projet, s'attache à réunir des fonds pour la construction de ce couvent. Elle
est pourtant victime de graves malaises dus à l'angine de poitrine dont elle souffre. Elle
choisit la congrégation religieuse des Sœurs de Marie du
Carmel pour ce couvent appelé Theresianum en l'honneur de sainte Thérèse de
Lisieux, sa protectrice. Le vendredi 14 septembre 1962, jour de l'Exaltation de
la Sainte Croix, apparaissent des stigmates et une
vision de l'empereur byzantin Héraclius qui rapporta la Croix du Christ à Jérusalem ; le 15, elle est terrassée par un
infarctus du myocarde. Elle décède le 18
septembre 1962. Pendant quatre jours, Thérèse Neumann est exposée sur son lit
mortuaire, et des milliers de personnes défilent pour la voir une dernière fois.
On estime que le 22 septembre 1962, pour ses funérailles, le village de
Konnersreuth a été envahi par une foule d'environ 7 000 personnes venues du
monde entier[7].
Le R.P. Calixt Hotschel, directeur du Tiers-Ordre Capucin auquel appartenait Thérèse
Neumann, fit l'éloge de la défunte.
Les
manifestations mystiques[modifier | modifier le code]
Thérèse Neumann aurait été sujette à diverses manifestations :
manifestations mystiques[modifier | modifier le code]
Thérèse Neumann aurait été sujette à diverses manifestations :
- Inédie : Pendant 36 ans, Thérèse Neumann
n'aurait absorbé aucun aliment, solide ou liquide, sauf environ deux grammes
d'hostie
pour sa communion quotidienne. Ce jeûne absolu aurait commencé le 6 août 1926,
après la vision du Christ transfiguré : « J'ai laissé
toute faim et soif sur le Tabor », déclare-t-elle[8].
Afin de prouver scientifiquement cette inédie, elle fut soumise à une observation durant
quinze jours, en 1927, sous la direction des docteurs Otto Seidl, son médecin
traitant, et Ewald, professeur de psychiatrie à l'université d'Erlangen (ce dernier opposé à la thèse de causes
surnaturelles), et sous la surveillance de quatre infirmières franciscaines
assermentées qui avaient pour mission, entre autres, de ne jamais la quitter des
yeux, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le procès-verbal de cette enquête
conclut que durant ces quinze jours, Thérèse Neumann n'avait absorbé que 0,33 grammes d'hostie, environ 45 cm3 d'eau, que
son poids était resté identique, et que l'analyse de son sang ne révélait aucun
indice d'abstinence[9]. - Insomnies : Thérèse Neumann n'aurait dormi
qu'une heure ou deux chaque nuit. Son emploi du temps s'organisant de minuit à
une heure du matin, prière quotidienne dans la solitude, à l'église, puis
lecture du courrier jusque vers 4h du matin, repos fait de sommeil, prière ou
méditation dans son lit jusque vers 6h, messe à 7h, puis occupations
habituelles. - Stigmates : Thérèse Neumann aurait reçu le
stigmate du cœur le vendredi de Carême, 5 mars 1926, au cours d'une extase. Le vendredi saint suivant, 2 avril 1926,
elle aurait eu une nouvelle vision de la Passion du Christ, et des stigmates sur le dos
des mains et des pieds. Le vendredi saint, 15 avril 1927, des stigmates aux
faces internes des mains et des pieds, puis, la même année, huit stigmates de la
couronne d'épines au milieu du cuir chevelu.
Puis, pendant le Carême 1928, le stigmate du portement de Croix à l'épaule
droite, le vendredi saint, 29 mars 1929, les stigmates de la flagellation.
Toutes ces plaies qui saignaient régulièrement ne cicatrisaient pas, ne
suppuraient pas mais étaient très douloureuses. Elle dut porter des chaussures
spéciales pour pouvoir marcher[10].
Des larmes de sang auraient accompagné ses visions de la Passion du Christ tous les vendredis. Le vendredi
saint 30 mars 1956, sept à huit mille personnes assiègent la maison des Neumann
dans l'espoir d'assister à l'extase douloureuse et sanglante de la
stigmatisée. - Visions extatiques et glossolalie: Thérèse Neumann aurait assisté
environ 700 fois au drame de la Passion du Christ, ressentant dans sa chair les
souffrances du Christ, lors de la flagellation, du chemin de croix et de la crucifixion. Ses visions concernaient également
d'autres scènes du Nouveau ou de l'Ancien Testament. Elle prétendait ainsi fournir à
des spécialistes, comme le professeur Wutz, exégète de l'Ancien Testament à la
faculté catholique d'Eichstätt et expert en langues sémitiques et en
archéologie palestinienne, des précisions historiques, topographiques ou
archéologiques sur des monuments et sur les langues parlées à l'époque du
Christ, comme l'araméen ou le grec de la koinè, disant avoir la faculté, non de parler ces
langues anciennes qu'elle ne connaissait pas, mais de se remémorer des mots ou
des phrases qu'elle entendait pendant ses extases[11]. - Ubiquité : Thérèse Neumann disait avoir la
faculté de voir des lieux où elle ne se trouvait pas physiquement, et d'assister
à des évènements religieux, comme la proclamation à Rome du dogme de l'Assomption ou des journées de Lourdes. L'abbé Naber a rapporté dans son
journal, à la date du 14 décembre 1930 qu'elle aurait suivi, dans des conditions
surnaturelles, une messe qu'il avait célébrée à Berlin. D'autres témoignages du
même ordre ont été apportés par le docteur Johannes Steiner[12]. - Souffrances expiatoires ou de suppléance :
pour coopérer au salut des âmes, Thérèse Neumann disait assumer dans son corps
les souffrances, les maladies et les péchés d'autrui. Ces pécheurs et malades s'en
seraient ainsi aussitôt trouvés soulagés ou guéris. Dans une lettre à une amie
religieuse, elle écrit, le 7 novembre 1924 : « Je prie et offre
beaucoup de mes souffrances pour vous toutes […] J'offre au Père céleste la
Passion de Jésus-Christ, ainsi que les mérites de ses saints et de toutes les
âmes droites sur la terre. » - Don de prophétie : Thérèse Neumann aurait prévu les persécutions
de Ingbert Naab (de)
par la Gestapo et l'aurait aidé à s'y soustraire, lui
prédisant le lieu de sa mort au couvent de Königshofen près de
Strasbourg.