Le Saint Christ de l'Agonie de Limpias
Dans les premiers jours d'avril 1919, la presse de Santander remplit ses colonnes de la relation d'un fait prodigieux, survenu le 30 mars, dans l'église
paroissiale de Limpias, village à 48 km de Santander et à 72 de Bilbao.Ce 30 mars, la paroisse clôture une mission, prêchée par deux capucins: le RP Jalon et le RP San Miguel. Comme ils se doit, les paroissiens - y compris les enfants - remplissent l'Église. Tous participent à la communion générale. Après avoir reçu le pain des Anges, une fillette de douze ans, vêtue de blanc, se dirige en toute hâte vers le Père Jalon et lui dit avec une intense émotion: "Le Christ remue les yeux, Il regarde d'un côté et d'un autre". Après le premier instant de surprise, le père se prend à douter: "Si l'enfant avait une hallucination?". Il n'a pas le temps de s'arrêter à cette pensée: une seconde enfant vient à lui, affirmant: "J'ai vu le Seigneur fermer et ouvrir les yeux". Après les enfants, accourent de grandes personnes de différents âges, de l'un et l'autre sexe, attestant toutes ce qu'elles ont vu: "Le Christ porte ses regards en diverses directions". Certaines ont, de plus, observé une sueur abondante sur le Corps du Christ. Devant la candeur des enfants, la ferme certitude des grandes personnes, les Pères ne peuvent douter de la sincérité des voyants, ni écarter l'idée d'un prodige. Ils demandent le silence pour prier. Tous se prosternent devant la Face du Saint Christ, en une fervente oraison. Monsieur le Curé est à la sacristie, inscrivant sur les registres le nom des paroissiens ayant accompli le précepte pascal. On vient l'avertir de ce qui se passe. Il se rend à l'église. Ému du spectacle qui s'offre à lui, il ne peut faire autre chose que tomber à genoux, devant le Crucifix.
paroissiale de Limpias, village à 48 km de Santander et à 72 de Bilbao.Ce 30 mars, la paroisse clôture une mission, prêchée par deux capucins: le RP Jalon et le RP San Miguel. Comme ils se doit, les paroissiens - y compris les enfants - remplissent l'Église. Tous participent à la communion générale. Après avoir reçu le pain des Anges, une fillette de douze ans, vêtue de blanc, se dirige en toute hâte vers le Père Jalon et lui dit avec une intense émotion: "Le Christ remue les yeux, Il regarde d'un côté et d'un autre". Après le premier instant de surprise, le père se prend à douter: "Si l'enfant avait une hallucination?". Il n'a pas le temps de s'arrêter à cette pensée: une seconde enfant vient à lui, affirmant: "J'ai vu le Seigneur fermer et ouvrir les yeux". Après les enfants, accourent de grandes personnes de différents âges, de l'un et l'autre sexe, attestant toutes ce qu'elles ont vu: "Le Christ porte ses regards en diverses directions". Certaines ont, de plus, observé une sueur abondante sur le Corps du Christ. Devant la candeur des enfants, la ferme certitude des grandes personnes, les Pères ne peuvent douter de la sincérité des voyants, ni écarter l'idée d'un prodige. Ils demandent le silence pour prier. Tous se prosternent devant la Face du Saint Christ, en une fervente oraison. Monsieur le Curé est à la sacristie, inscrivant sur les registres le nom des paroissiens ayant accompli le précepte pascal. On vient l'avertir de ce qui se passe. Il se rend à l'église. Ému du spectacle qui s'offre à lui, il ne peut faire autre chose que tomber à genoux, devant le Crucifix.
Le prodige se répète le 11 avril, devant des voisins de Limpias: pourtant bon catholiques, ils s'étaient moqué de la crédulité des témoins du 30 mars!... Les phénomènes miraculeux sont encore observés le 20 avril (jour de Pâques), par divers visiteurs. Puis, les manifestations se reproduisent, presque chaque jour, en faveur de tels ou tels pèlerins. Depuis le 30 mars, en moins d'un an, défilent devant le Saint Christ plus de 120.000 personnes: 971 témoins attestent avoir vu des transformations extraordinaires, surnaturelles, sur le Christ de bois sculpté du Crucifix de l'église. Les signataires de ces témoignages appartiennent à toutes les classes sociales: magistrats, ingénieurs, publicistes, étudiants, ouvriers, ... Comme on peut le penser, les incrédules ne manquent pas d'accuser ces témoins d'ignorance, d'hallucination, de suggestion, d'illusion, de fanatisme... Mais ces témoins font preuve de totale loyauté, tout au cours de leur vie, dans l'exercice de leurs professions, dans l'accomplissement de leurs devoirs et des lois morales; ils font honneur à l'humanité.
Quelles sont les origines du Christ de Limpias?
On ne connait pas l'auteur du beau Christ miraculeux. Si on prononce plusieurs noms
possibles d'artistes, il n'est pas permis de s'arrêter à aucun, avec certitude.
Ce que la tradition a transmis remonte seulement au milieu du 18° siècle.
Habitait alors à Cadix, un illustre enfant de Santander, Don Diego de la
Piedra y Secadura, Chevalier del 'Ordre royal et militaire de Santiago.
Ce gentilhomme, enthousiaste des œuvres d'art, gardait en son palais quelques
œuvres de grande valeur, parmi lesquelles un Christ sculpté qui recevait les
honneurs d'un culte privé, dans l'Oratoire particulier du pieux Don Diego. Cela,
jusqu'à ce qu'une intervention miraculeuse lui attirât la vénération publique:
en 1755, une de ces catastrophes, qui apportent désolation et ruine à ds cités
entières, menaçait la capitale andalouse. Les eaux de la mer avançaient
impétueusement sur la ville, renversant tout sur leur passage. Si grande était
la consternation des habitants, devant l'imminence du danger et le manque de
moyens humains pour le conjurer, qu'il fut décidé de recourir à la Miséricorde
divine par des prières publiques, pendant qu'on porterait en procession, le
Christ de Don Diego, jusqu'à la furieuse inondation. Dès que le Christ arriva
face aux eaux menaçantes, elles cessèrent d'avancer et reprirent leurs limites naturelles.
Commander aux flots est considéré, dans l'Écriture, comme le
propre de la Puissance divine. Une page de l'Évangile présente la mer en furie.
Dans une barque, sur les flots déchainés, Jésus dort. Ses apôtres l'appellent au
secours et, "par la puissance et le mystérieux secret de sa Sainte
Passion, il délivre ceux qui le réveillent" (2° et 3° nocturnes de Matines).
Après un tel prodige, tous pensent que le Christ miraculeux ne peut
rester caché, dans un oratoire privé. Les autorités ecclésiastiques approuvent
un culte général et solennel; elles souhaitent, pour le Saint Christ, une
vénération publique. Don Diego est bien de cet avis. Comme un fils aimant de son
pays d'origine, il envoie son précieux Christ au peuple de Limpias. Depuis lors, c'est dans l'église Saint-Pierre
de Limpias qu'est vénéré le splendide Crucifix, manifestant à la
perfection les souffrances et l'amour du Sauveur. On a pu dire que, parmi les
images célèbres, commémorant le drame du Calvaire, aucune ne dépasse, ni
n'atteint, l'artistique beauté du Christ de Limpias, non plus que sa prodigieuse tradition...
Après 1919, dès que le monde, en Espagne et bien au-delà, eut
connaissance des prodiges opérés à Limpias, on y vit accourir une affluence de
pèlerins: des Rois, des princes, des évêques, des prêtres, des religieux, des
militaires, des ingénieurs, des artistes, des gens de toutes classes sociales,
de toutes les nations du monde. On a pu calculer entre les deux guerres, une
moyenne de 4000 personnes par jour!
Des prodiges divers continuent à survenir
autour du "Christ de l'Agonie". A la sacristie de la paroisse, un gros livre,
dépassant 200 pages, reçoit les témoignages des bénéficiaires de grâces. Plus de
1200 faveurs y sont déjà relatées. A la suite de leurs récits, plusieurs jurent
qu'ils ont dit vrai, sur leur foi de chrétien, sur leur honneur de gentilhomme
et même sur le salut de leurs enfants ou l'éternel repos de leurs défunts. Les
premiers récits apportent le témoignage de ceux qui ont vu quelque changement se
produire en la sainte image. Les uns ont vu les yeux du Christ se diriger de divers côtés, se lever vers le Ciel, regarder avec une
infinie douceur ou tristesse, prendre l'expression de l'agonie... D'autres ont
vu remuer ses lèvres, comme pour prononcer des paroles... sa bouche se remplir
de sang... Quelques uns ont vu le Saint Corps se revêtir d'une grande clarté, se
couvrir de sueur ou de sang... changer de couleur comme l'aurait fait la chair
vivante d'un agonisant... Remarquons la touchante attestation de ceux qui ont
vu, sur le front du Christ, perler le sang sous les blessures des épines...
Les signataires de ces témoignages sont, pour la plupart, connus
par leur position sociale, leur culture, leurs services à la Société. Les propos
des incrédules n'ébranlent pas leur sérénité, leur parfait équilibre pour juger
avec sang-froid les manifestations miraculeuses du Saint Christ. Plusieurs ne
peuvent oublier qu'ils sont entrés dans l'église de Limpias, sans foi ni aucune
espérance, avec l'idée que les récits entendus étaient des contes. Ils ont dû
voir, par leurs propres yeux, avant de croire. En parlant eux-mêmes, ils
n'ignorent pas qu'ils s'exposent à être ridiculisés, insultés... Ils estiment
que la vérité a le droit d'être proclamée et le Christ Tout-Puissant le droit d'être honoré.
Après le récit des divers changements survenus sur la Sainte
Image, viennent les attestations de guérisons, conversions, trop longues à
raconter dans nos courtes lignes.
Soyons donc de ceux qui savent admirer les
miracles de la Sagesse divine et veulent les faire connaitre. Soyons aussi de
ceux qui regardent le Christ, qui l'observent, lui parlent, le vénèrent et le
gardent: bien petite résolution pour notre saint Carême! Teresa Higginson nous
dit (page 243 du Lady Kerr) que "aucune image n'est représentée à
l'intelligence" de celui qui se perd dans l'infini de l'union à Dieu. Aussi Dieu
et l'Église ont permis que nous vénérions spécialement cette Sainte Face dont
"le doux visage est pour nous le Ciel ici-bas" (Ste Thérèse de l'EJ), qui par
son humanité même nous rappelle que la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ
est la marque du plus grand amour qui ait jamais été.
On ne connait pas l'auteur du beau Christ miraculeux. Si on prononce plusieurs noms
possibles d'artistes, il n'est pas permis de s'arrêter à aucun, avec certitude.
Ce que la tradition a transmis remonte seulement au milieu du 18° siècle.
Habitait alors à Cadix, un illustre enfant de Santander, Don Diego de la
Piedra y Secadura, Chevalier del 'Ordre royal et militaire de Santiago.
Ce gentilhomme, enthousiaste des œuvres d'art, gardait en son palais quelques
œuvres de grande valeur, parmi lesquelles un Christ sculpté qui recevait les
honneurs d'un culte privé, dans l'Oratoire particulier du pieux Don Diego. Cela,
jusqu'à ce qu'une intervention miraculeuse lui attirât la vénération publique:
en 1755, une de ces catastrophes, qui apportent désolation et ruine à ds cités
entières, menaçait la capitale andalouse. Les eaux de la mer avançaient
impétueusement sur la ville, renversant tout sur leur passage. Si grande était
la consternation des habitants, devant l'imminence du danger et le manque de
moyens humains pour le conjurer, qu'il fut décidé de recourir à la Miséricorde
divine par des prières publiques, pendant qu'on porterait en procession, le
Christ de Don Diego, jusqu'à la furieuse inondation. Dès que le Christ arriva
face aux eaux menaçantes, elles cessèrent d'avancer et reprirent leurs limites naturelles.
Commander aux flots est considéré, dans l'Écriture, comme le
propre de la Puissance divine. Une page de l'Évangile présente la mer en furie.
Dans une barque, sur les flots déchainés, Jésus dort. Ses apôtres l'appellent au
secours et, "par la puissance et le mystérieux secret de sa Sainte
Passion, il délivre ceux qui le réveillent" (2° et 3° nocturnes de Matines).
Après un tel prodige, tous pensent que le Christ miraculeux ne peut
rester caché, dans un oratoire privé. Les autorités ecclésiastiques approuvent
un culte général et solennel; elles souhaitent, pour le Saint Christ, une
vénération publique. Don Diego est bien de cet avis. Comme un fils aimant de son
pays d'origine, il envoie son précieux Christ au peuple de Limpias. Depuis lors, c'est dans l'église Saint-Pierre
de Limpias qu'est vénéré le splendide Crucifix, manifestant à la
perfection les souffrances et l'amour du Sauveur. On a pu dire que, parmi les
images célèbres, commémorant le drame du Calvaire, aucune ne dépasse, ni
n'atteint, l'artistique beauté du Christ de Limpias, non plus que sa prodigieuse tradition...
Après 1919, dès que le monde, en Espagne et bien au-delà, eut
connaissance des prodiges opérés à Limpias, on y vit accourir une affluence de
pèlerins: des Rois, des princes, des évêques, des prêtres, des religieux, des
militaires, des ingénieurs, des artistes, des gens de toutes classes sociales,
de toutes les nations du monde. On a pu calculer entre les deux guerres, une
moyenne de 4000 personnes par jour!
Des prodiges divers continuent à survenir
autour du "Christ de l'Agonie". A la sacristie de la paroisse, un gros livre,
dépassant 200 pages, reçoit les témoignages des bénéficiaires de grâces. Plus de
1200 faveurs y sont déjà relatées. A la suite de leurs récits, plusieurs jurent
qu'ils ont dit vrai, sur leur foi de chrétien, sur leur honneur de gentilhomme
et même sur le salut de leurs enfants ou l'éternel repos de leurs défunts. Les
premiers récits apportent le témoignage de ceux qui ont vu quelque changement se
produire en la sainte image. Les uns ont vu les yeux du Christ se diriger de divers côtés, se lever vers le Ciel, regarder avec une
infinie douceur ou tristesse, prendre l'expression de l'agonie... D'autres ont
vu remuer ses lèvres, comme pour prononcer des paroles... sa bouche se remplir
de sang... Quelques uns ont vu le Saint Corps se revêtir d'une grande clarté, se
couvrir de sueur ou de sang... changer de couleur comme l'aurait fait la chair
vivante d'un agonisant... Remarquons la touchante attestation de ceux qui ont
vu, sur le front du Christ, perler le sang sous les blessures des épines...
Les signataires de ces témoignages sont, pour la plupart, connus
par leur position sociale, leur culture, leurs services à la Société. Les propos
des incrédules n'ébranlent pas leur sérénité, leur parfait équilibre pour juger
avec sang-froid les manifestations miraculeuses du Saint Christ. Plusieurs ne
peuvent oublier qu'ils sont entrés dans l'église de Limpias, sans foi ni aucune
espérance, avec l'idée que les récits entendus étaient des contes. Ils ont dû
voir, par leurs propres yeux, avant de croire. En parlant eux-mêmes, ils
n'ignorent pas qu'ils s'exposent à être ridiculisés, insultés... Ils estiment
que la vérité a le droit d'être proclamée et le Christ Tout-Puissant le droit d'être honoré.
Après le récit des divers changements survenus sur la Sainte
Image, viennent les attestations de guérisons, conversions, trop longues à
raconter dans nos courtes lignes.
Soyons donc de ceux qui savent admirer les
miracles de la Sagesse divine et veulent les faire connaitre. Soyons aussi de
ceux qui regardent le Christ, qui l'observent, lui parlent, le vénèrent et le
gardent: bien petite résolution pour notre saint Carême! Teresa Higginson nous
dit (page 243 du Lady Kerr) que "aucune image n'est représentée à
l'intelligence" de celui qui se perd dans l'infini de l'union à Dieu. Aussi Dieu
et l'Église ont permis que nous vénérions spécialement cette Sainte Face dont
"le doux visage est pour nous le Ciel ici-bas" (Ste Thérèse de l'EJ), qui par
son humanité même nous rappelle que la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ
est la marque du plus grand amour qui ait jamais été.